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La campagne présidentielle égyptienne, pour laquelle l'ancien chef de l'armée Abdel Fatah al-Sissi est donné grand favori, s'ouvre samedi sur fond de nouveaux attentats et de répression des islamistes.
Alors que la campagne électorale pour la présidentielle s’ouvre samedi 3 mai en Égypte, des violences ont éclaté vendredi, faisant quatre morts dans des attentats dont un soldat et un policier à travers le pays.
Dans la péninsule du Sinaï (est), un kamikaze a fait exploser sa bombe à un poste de contrôle de la police et de l'armée à Al-Tour, à une centaine de kilomètres des stations balnéaires de la mer Rouge. Un soldat a été tué et six policiers blessés. Un attentat a également touché la capitale, où un engin explosif caché dans un feu de signalisation a tué un policier et en a blessé quatre autres.
Les forces de l'ordre sont la cible d'une vague d'attentats revendiqués par des groupes djihadistes disant agir en riposte à la sanglante répression lancée contre les partisans de l'ancien président Mohamed Morsi, destitué et arrêté par l'armée en juillet 2013.
Depuis cette destitution, les Frères musulmans de Morsi, première force politique organisée du pays et vainqueurs de toutes les élections depuis la révolte de 2011, subissent une répression impitoyable. Les tribunaux ont ainsi récemment prononcé de manière expéditive des centaines de peines de mort contre des islamistes présumés dans ce que l'ONU a dénoncé comme des "procès de masse sans précédent dans l'Histoire récente" du monde.
Un tribunal du Caire a notamment condamné, samedi, 102 partisans du président Mohamed Morsi à 10 ans de prison pour des manifestations violentes, a rapporté la télévision d'État. Deux autres personnes ont été condamnées à sept ans de prison, a ajouté la télévision, sans préciser sur quels faits portait le procès.
"Démocratie, liberté, dignité"
Le candidat Hamdine Sabahi, une figure de la gauche laïque égyptienne, a qualifié, le même jour, ces condamnations de "poursuites des abus de l'ère Moubarak".
L'unique rival de M. Sissi, Hamdine Sabahi, avait créé la surprise en arrivant troisième à la présidentielle de 2012, remportée par Morsi. Il dit incarner les idéaux de la révolte de 2011, qui avait vu le départ du président Hosni Moubarak.
Mais ses chances apparaissent nulles face à Sissi, l'homme de loin le plus populaire d'Égypte, porté aux nues après avoir destitué le 3 juillet Mohamed Morsi.
Alors chef de la toute puissante armée, Sissi avait invoqué les millions d'Égyptiens descendus dans la rue pour réclamer le départ du président Morsi, accusé d'accaparer le pouvoir au profit des Frères musulmans et de vouloir islamiser de force la société.
Le maréchal à la retraite est vu comme celui qui saura rétablir la sécurité dans le pays, théâtre de violences meurtrières quasi quotidiennes.
Avec AFP et Reuters