Les juges français en charge de l'enquête sur la disparition, en 2004, en Côte d'Ivoire, du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer ont entendu l'épouse du chef de l'État et le ministre du Plan, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, à Abidjan.
AFP - L'épouse du président ivoirien, Simone Gbagbo, était entendue jeudi en fin d'après-midi à Abidjan par les juges français enquêtant sur la disparition du journaliste franco-canadien Guy-André Kieffer en Côte d'Ivoire en 2004, a annoncé son entourage.
L'audition de la Première dame par les magistrats français Patrick Ramaël et Nicolas Blot a commencé vers 18H30 (GMT et locales) à la Cour suprême ivoirienne, a déclaré à l'AFP l'un de ses proches.
Mme Gbagbo devait ensuite donner une conférence de presse, selon ses services.
Le ministre d'Etat ivoirien chargé du Plan, Paul-Antoine Bohoun Bouabré, a été entendu auparavant "pendant quatre heures" par les juges, a indiqué à l'AFP Georges Kiejman, un des deux avocats français du ministre et de la Première dame.
Au cours de l'audition, "les juges ont cherché un motif que le ministre aurait eu de vouloir éliminer Kieffer", mais M. Bohoun Bouabré "a souligné qu'il était complètement étranger à cette affaire", a affirmé Me Kiejman.
Alors qu'ils n'avaient pas répondu à des convocations des magistrats à Paris, Mme Gbagbo et M. Bohoun Bouabré avaient accepté d'être entendus comme témoins à Abidjan.
Le journaliste indépendant franco-canadien Guy-André Kieffer a disparu le 16 avril 2004 à Abidjan.
Michel Legré, beau-frère de Mme Gbagbo, est le seul inculpé dans ce dossier d'"enlèvement et séquestration en bande organisée" avec Jean-Tony Oulaï, soupçonné d'avoir dirigé le commando auteur de l'enlèvement et actuellement en détention provisoire en France.
Les enquêteurs français ne soupçonnent pas le couple présidentiel ivoirien d'être lié directement à la disparition de "GAK", mais certains cadres du régime liés aux milieux économiques.