Alors que des sources militaires prétendent que le chef d'un groupe affilié à Al-Qaïda a été arrêté, l'Irak a connu un regain de violence, jeudi. Une centaine de personnes ont été tuées dans des attentats qui ont frappé Bagdad et Baqouba.
Au moins 45 personnes, dont plusieurs pèlerins iraniens, ont été tuées jeudi dans un attentat suicide dans un restaurant près de Baqouba, au nord-est de Bagdad, a annoncé un responsable de l'armée.
Et vingt-huit personnes ont été tuées jeudi et 52 blessées dans un autre attentat suicide contre une patrouille de police dans le sud-est de Bagdad, selon des responsables au ministère de l'Intérieur et de la Défense.
"Des policiers irakiens distribuaient de l'aide humanitaire à des familles déplacées quand un kamikaze s'est fait exploser", a déclaré à l'AFP un responsable du ministère de l'Intérieur, précisant que 28 personnes ont été tuées et 52 blessées.
Ce bilan a été confirmé par un responsable du ministère de la Défense.
Selon un officier de police, la kamikaze était une femme qui portait la traditionnelle abaya noire cachant ses explosifs.
Un employé de l'hôpital Ibn Nafis a indiqué à l'AFP que des parents se battaient pour connaître les noms des victimes. Cet établissement a reçu les corps de dix policiers, cinq enfants et une femme ainsi que 25 blessés.
L'Irak connaît ces dernières semaines un regain de violences sanglantes, particulièrement des attentats suicide au véhicule piégé, après plusieurs mois de baisse progressive des attentats.
La semaine dernière, au moins 10 policiers ont été tués et 22 blessés dans un attentat à la voiture piégée à Kirkouk (255 km au nord de Bagdad), une province riche en pétrole disputée entre Kurdes, Turcomans et Arabes.
Le 11 avril, une attaque suicide contre les Sahwa a fait au moins neuf morts et 33 blessés au sud de Bagdad.
La veille, cinq soldats américains avaient été tués dans un attentat suicide au camion piégé à Mossoul (nord), le dernier bastion urbain d'Al-Qaïda en Irak. Cet attentat était le plus sanglant contre l'armée américaine depuis mars 2008.
La branche irakienne d'Al-Qaïda a revendiqué ces deux attentats.
Cette recrudescence des violences survient alors que les 140.000 soldats américains commencent à se retirer progressivement d'Irak, plus de six ans après l'invasion de mars 2003.
Le niveau des violences avait baissé ces derniers mois tombant à son niveau le plus bas depuis les premiers mois de l'invasion.
Mais une série d'attentats sanglants en mars et début avril, notamment à Bagdad avec six attentats à la voiture piégée le 6 avril qui ont fait 34 morts et près de 130 blessés, ont ravivé les craintes d'un regain des violences.