Au moins 22 personnes, dont 15 dirigeants locaux et trois humanitaires de Médecins sans frontières, ont été tuées lors d'une attaque samedi, vraisemblablement menée par l'ex-Séléka, dans un hôpital du nord de la Centrafrique.
Un siège médical de l’organisation humanitaire Médecins sans frontières (MSF) a été attaqué, samedi 26 avril, dans la petite localité de Nanga Boguila, à 450 kilomètres au nord de Bangui, capitale de la Centrafrique. Au moins 22 personnes, dont 15 dirigeants locaux et trois employés de l’organisation humanitaire, ont été tuées.
"Des hommes armés assimilés aux ex-Séléka et aux Peuls ont attaqué samedi en fin d'après-midi un hôpital soutenu par MSF dans la région de Nanga Boguila, tuant au moins 22 personnes, parmi lesquelles trois centrafricains employés de MSF et faisant près d'une dizaines de blessés", a déclaré un officier de la
Misca.
Selon Gilles Xavier Nguembassa, ancien député de la ville, des rebelles de l'ex-Séléka, composée essentiellement de musulmans, se sont rendus dans un centre médical de MSF avec l’espoir d’y trouver de l’argent.
MSF confirme
MSF Pays-Bas a confirmé la mort de ses trois collaborateurs. "La seule chose que nous pouvons confirmer, c'est la mort des trois membres de notre personnel à Nanga Boguila", a déclaré sans plus de détails Samuel Hanryon, porte-parole de MSF en Centrafrique.
Selon l'officier de la Misca, "les assaillants ont d'abord ouvert le feu sur un groupe de personnes fauchant quatre d'entre elles. Puis ils se sont dirigés vers l'hôpital où ils ont tué 15 autres personnes".
"Ils ont emporté des ordinateurs et de nombreux autres biens, fracassant des portes des locaux probablement en quête d'argent", a-t-il ajouté, confirmant l'hypothèse de Gilles Xavier Nguembassa.
Les violences franchissent un palier
Les rebelles, essentiellement musulmans, regroupés au sein de l'ex-Séléka, ont multiplié les exactions depuis qu’ils ont renversé le président François Bozizé en mars 2013, ce qui a entraîné la création de milices chrétiennes et animistes, les
anti-balaka.
Avec le départ en janvier du chef de la Séléka, Michel Djotodia, soumis à de fortes pressions internationales, les violences entre communautés ont franchi un palier supplémentaire malgré la présence de près de 2 000 militaires français et de 6 000 soldats et policiers africains.
Le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Antonio Guterres, a jugé en février que la Centrafrique était en train de sombrer dans un "nettoyage ethnico-religieux". Dimanche, la force africaine Misca a escorté vers le nord du pays quelque 1300 musulmans qui se terraient en périphérie de Bangui, fréquemment attaqués par des milices à majorité chrétienne.
Avec AFP