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Quai des Orfèvres : deux policiers mis en examen pour viol en réunion

Deux des quatre policiers soupçonnés d'avoir violé une jeune Canadienne au "36, quai des Orfèvres" à Paris ont été mis en examen. L'image de la police judiciaire ne doit pas être affectée par "le manquement de quelques-uns", note Bernard Cazeneuve.

Deux policiers de la Brigade de recherche et d'intervention (BRI) ont été mis en examen, dimanche 27 avril, pour viol en réunion sur une touriste canadienne au sein du 36, quai des Orfèvres. Ils ont été placés sous contrôle judiciaire, alors que le parquet de Paris avait requis leur placement en détention provisoire.

Au total, quatre agents de la BRI avaient été placés en garde à vue, jeudi. Deux d'entre eux ont été remis en liberté samedi, le premier dans la journée sans aucune charge au terme des 48 heures de garde à vue et le second dans la soirée après avoir été placé par un juge d'instruction sous le statut de témoin assisté, intermédiaire entre simple témoin et mis en examen.

L'un des deux hommes mis en examen a reconnu une relation sexuelle avec la plaignante, une Canadienne de 34 ans. Toutefois, il conteste "fermement" tout viol, a indiqué à l'AFP son avocat Sébastien Schapira. Dans un premier temps, il avait nié tout rapport, comme ses collègues qui n'ont eux pas modifié leur position.

Les résultats ADN attendus

Samedi, le parquet de Paris avait ouvert une information judiciaire pour viol en réunion et modification de l'état des lieux d'un crime. Selon une source proche de l'enquête, les bas et les lunettes de la jeune femme ont disparu au moment des faits qu'elle dénonce. Les résultats des prélèvements ADN sont également attendus pour permettre d'en savoir plus sur cette affaire. La plaignante affirme avoir rencontré dans la nuit de mardi à mercredi les hommes de la BRI dans un pub irlandais du quartier Saint-Michel, où beaucoup de policiers ont leurs habitudes, non loin du siège de la PJ.

Après une soirée arrosée, elle aurait, selon ces sources, accepté de les suivre dans leurs locaux, Quai des Orfèvres, de l'autre côté de la Seine. C'est en ressortant, visiblement sous le choc, qu'elle a affirmé à l'agent de faction avoir été violée avant de porter plainte.

Cazeneuve réitère son "entière confiance" à la PJ

Cette affaire judiciaire, "extrêmement grave si les faits sont avérés" selon un haut responsable policier, a provoqué un séisme au siège de l'emblématique "36" Quai des Orfèvres. Le siège de la police judiciaire abrite des services d'élite comme la Brigade criminelle ou la BRI (ex-brigade antigang), spécialisée dans les interventions difficiles et les interpellations à hauts risques.

Si les policiers du "36" sont conscients que l'image de leur institution risque d'en pâtir, quelle que soit l'issue de cette affaire, le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a toutefois renouvelé "son entière confiance" aux membres de la PJ parisienne au moment où, "par les manquements de quelques-uns, l'institution dont ils sont légitimement fiers est affectée". "Des enquêtes disciplinaires" ont été engagées par l'IGPN, "pour les manquements d'ores et déjà avérés au droit de la fonction publique, à la déontologie et au règlement général d'emploi", a-t-il également rappelé.

Avec AFP