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Plus d’un millier d’employés de l’usine de pneus Continental de Clairoix, dans l'Oise, se sont rendus au siège du groupe à Hanovre, en Allemagne, afin de protester contre la fermeture de leur site en 2010.

Manifestation de la dernière chance pour les "Continental". De nombreux employés français du fabricant de pneus ont pris le train, mercredi soir, pour rejoindre leurs collègues allemands à Hanovre (Allemagne), où se situe le siège du groupe, afin de protester contre la fermeture du site de Clairoix, dans l’Oise, prévue en 2010.


Arborant des badges aux diverses inscriptions telles que "Non à la fermeture", "Zéro licenciement" ou "Maintien du salaire", les manifestants ne cachent pas leur colère.


"Train de l’espoir"


À bord du train "spécial Continental", nombreux sont ceux qui espèrent "peser sur l’assemblé général pour éviter la fermeture de l’entreprise", confie un responsable à Virginie Herz, envoyée spéciale de FRANCE 24.


D’autres sont plus résignés, comme Dominique Szczechula, employé de Continental depuis 33 ans. "C’est notre baroud d’honneur. De toute façon, la boîte est morte", a-t-il confié à l’AFP.


Deux jours après les incidents de l’usine de Clairoix, où des salariés avaient saccagé quelques locaux, les syndicats ont appelé à "manifester pacifiquement" pendant la tenue, jeudi, d’une assemblée générale des actionnaires à Hanovre, où la direction de Continental prévoit également la fermeture d’une et le licenciement de quelque 780 employés. Lesquels ont décidé de rejoindre les rangs des manifestants français.


"On n’avait pas l’intention de casser hier, on n’a pas l’intention de casser demain", a déclaré, mercredi, Didier Bernard, salarié affilié à la Confédération générale du travail (CGT).


Improductifs ?


Les syndicats de Clairoix affirment que la direction de Continental a trahi l’accord qui devait sauver l’usine jusqu’en 2012. En 2007, les salariés avaient accepté de travailler plus, renonçant aux 35 heures de travail hebdomadaire, en échange de garanties sur la pérennité de l’usine.


Selon la direction, le site français serait l’un des moins productifs du groupe, malgré 17 millions d’euros de bénéfices obtenus en 2008.


Pour Pierre Sommé de Force ouvrière (FO), "il y a un infime espoir" de maintenir l’usine de Clairoix. La plupart espère une médiation de l’État et de meilleures indemnités de licenciement.


Jeudi, Patrick Devedjian, le ministre de la Relance, a déclaré sur France 2 qu’il étudiait "une offre sérieuse" d'un "partenaire économique" concernant l'usine de Clairoix.


Les employés sont en revanche beaucoup plus sceptiques. "Je vois mal un manufacturier reprendre ce qui ne sera plus qu’une coquille vide avec 15 000 m2 d’entrepôts sans machines", a confié un cadre à l’AFP.

Le 29 avril, des représentants de l’État, des syndicats et de la direction de Continental se retrouveront au ministère des Finances pour discuter de la fermeture du site