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À Sao Paulo, les 900 participants du rassemblement NETmundial ont adopté une déclaration finale non contraignante qui soutient l’établissement d’une gouvernance multilatérale du Web et condamne l’espionnage.

Réunis à Sao Paulo jeudi soir, les participants du NETmundial ont condamné l’espionnage sur Internet, quelques mois après le scandale des écoutes américaines, et plaidé comme attendu en faveur d'une nouvelle gouvernance multilatérale pour un Internet ouvert et libéré de la tutelle américaine.

"La surveillance de masse et arbitraire mine la confiance dans l'Internet", insiste notamment la résolution finale de ce sommet international qui a rassemblé pendant deux jours plus de 900 représentants de gouvernements, du secteur privé, du monde académique, de la société civile et d'institutions techniques.

"La collecte et l'utilisation de données personnelles par des acteurs étatiques et non étatiques doivent être soumises aux lois internationales des droits de l'homme", ont expliqué les acteurs du net en écho à l'affaire du scandale des écoutes de l'agence de sécurité américaine NSA sur les communications de la présidente brésilienne Dilma Rousseff, mais aussi de la chancelière allemande Angela Merkel et du président mexicain Enrique Peña Nieto.

Les révélations de l'ex-consultant américain Edward Snowden à l'été 2013 avaient conduit Rousseff à émettre devant les Nations unies l'idée d'un contrôle multilatéral de l'utilisation d'Internet, puis à convoquer ce sommet fondateur pour tenter d'instaurer une gouvernance mondiale affranchie du joug américain.

Vers une décentralisation des nœuds du réseau

Car pour des raisons principalement historiques, liées notamment à l'édification du réseau au gré des besoins du moment, les États-Unis contrôlent ou hébergent les principaux organismes administrant les adresses, noms de domaines, normes et protocoles du web, ce qui provoque depuis plusieurs années les réserves des acteurs du net et de certains gouvernements.

S'engouffrant dans la brèche de la méfiance envers les États-Unis suite à l'affaire Snowden, le président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs affirmé jeudi à Moscou que toutes les informations transitant par Google "passaient par des serveurs basés aux États-Unis" où selon lui "tout est surveillé".

Soucieux de s'affranchir de Washington, les participants du NETmundial se sont accordés sur le principe d'une gestion multilatérale du Web pour un réseau à la fois efficace et légitime. Par cette approche "multi-acteurs" la gouvernance doit tendre vers "un réseau stable, décentralisé, sûr, interconnecté et accessible à tous", martèle la déclaration finale.

Les États-Unis ont concédé le mois dernier une révision du statut de l'Icann ("Internet Corporation for Assigned Names and Numbers"), l'organisme qui délivre adresses IP et noms de domaine sur Internet, comme .com ou .gov, et dont le siège se trouve en Californie.

Un geste symbolique mais marquant salué par le NETmundial, qui insiste toutefois sur le fait que "le processus de globalisation de l'Icann conduise à l'établissement d'une administration véritablement internationale et globale au service de l'intérêt public" à la fois responsable et transparente.

Avec AFP
 

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