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Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné son aval au plan du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, qui prévoit le déploiement d'une mission de police et de justice de l'Union européenne au Kosovo.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a avalisé mercredi, dans une déclaration unanime, le plan du secrétaire général, Ban Ki-moon, sur le déploiement de la future mission de police et de justice de l'Union européenne au Kosovo (Eulex).

"Le Conseil de sécurité accueille favorablement le rapport du secrétaire général daté du 24 novembre", ainsi que "la coopération entre l'ONU et les autres acteurs internationaux, dans le cadre de la résolution 1244", dit cette déclaration, lue par le représentant du Costa Rica, pays qui préside le Conseil en novembre.

Selon les diplomates, cette formule, délibérément vague pour satisfaire tout le monde, signifie que le Conseil donne son aval au plan selon lequel Eulex prendra progressivement la relève de la Mission de l'ONU au Kosovo (Minuk), tout en conservant un statut neutre sur la question de l'indépendance du Kosovo.

Le Conseil salue enfin "les efforts de l'Union européenne pour promouvoir une perspective européenne pour l'ensemble des Balkans occidentaux, apportant ainsi une contribution décisive à la stabilité et à la prospérité régionales".

Lors d'un débat public avant l'adoption du texte, les ministres des Affaires étrangères de Serbie, Vuk Jeremic, et du Kosovo, Skender Hiseni, ont tous deux promis la coopération de leurs camps respectifs avec Eulex, une attitude que le Conseil a également saluée.

"Je veux assurer tous les pays qui participeront à Eulex que celle-ci bénéficiera du plein soutien des institutions et du peuple du Kosovo", a déclaré M. Hiseni, avant de souligner la nécessité qu'Eulex "se déploie sur tout le territoire du Kosovo".

Pour sa part, M. Jeremic a déclaré: "Nous approchons du point où nous pouvons nous unir derrière le rapport du secrétaire général" (...) "j'invite le Conseil à l'approuver dans les termes les plus forts".

Dans son rapport, publié mardi, M. Ban assurait qu'Eulex observerait la même neutralité que l'ONU concernant l'indépendance du territoire, c'est-à-dire que son déploiement n'impliquerait en rien une reconnaissance de cette indépendance.

L'ONU ne s'est pas prononcée sur l'indépendance, proclamée unilatéralement en février par les autorités de Pristina mais rejetée par la Serbie.

Belgrade est soutenu par son allié la Russie, qui grâce à son droit de veto pouvait bloquer toute tentative d'avaliser l'indépendance par le Conseil de sécurité.

Cette situation a entraîné pour l'ONU un délicat exercice d'équilibre entre la nécessité d'assurer la relève de la Minuk sans passer par une nouvelle résolution du Conseil. La solution choisie a été d'affirmer tout au long du processus que la résolution 1244 du Conseil, qui avait créé la Minuk, restait valide même si celle-ci passait le relais à Eulex.

La résolution 1244, adoptée en juin 1999 à la fin de la guerre entre troupes serbes et guérilla indépendantiste kosovare albanaise, accordait au Kosovo une autonomie substantielle sous souveraineté serbe et donnait mandat à la Minuk d'administrer le territoire avec l'aide de l'Otan. Elle ne se prononçait pas sur le statut futur du Kosovo.

L'indépendance proclamée en février par les autorités kosovares albanaises a été reconnue par une cinquantaine de pays dont les Etats-Unis et les principaux pays de l'UE. La Serbie s'oppose fermement à cette proclamation qu'elle considère illégale.

Selon les responsables de l'UE, Eulex, forte de 2.000 policiers, juges et douaniers, devrait être déployée au Kosovo début décembre.