
Le déraillement d’un train dans le sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) a fait, mardi, 48 morts et 160 blessés, selon le bilan définitif officiel. L'état du réseau ferroviaire, datant de l'époque coloniale, est pointé du doigt.
Le drame est survenu, mardi 22 avril, à environ 65 kilomètres au nord de Kamina, une localité au nord-ouest de Lubumbashi, la capitale de la riche province minière du Katanga et siège de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC). Un train de 19 voitures qui transportait des centaines de passagers a subitement déraillé, alors qu’il rejoignait la province de Kasai-Oriental, au nord du pays. "La cause de l'accident, c'est [le moteur] de la locomotive que l'on venait d'acheter, et qui s'est emballé", a indiqué le porte-parole du gouvernement, Lambert Mende, en précisant qu'une enquête a été ouverte.
Selon le bilan définitif officiel, 48 personnes sont mortes et 160 ont été blessées, ont indiqué les autorités jeudi 24 avril.Un bilan contesté par la population.
Fortes chaleurs et risques de putréfaction
"Le militant que j'ai sur place m'a dit avoir entendu beaucoup de cris de personnes coincées dans les wagons car il n'y a pas eu d'intervention d'urgence appropriée", a expliqué le défenseur des droits de l'Homme Timothée Mbuya.
Ces jours-ci, la zone de l'accident est frappée par de fortes chaleurs et "le risque de putréfaction est plus grand", s'est inquiété le journaliste. "Déjà, a-t-il souligné, il y a une odeur nauséabonde qui se dégage des lieux car il y avait parmi les marchandises des chinchards", une variété de poissons. "Les ministres des Transports et de la Santé sont en route pour se rendre sur les lieux" du drame, a indiqué Lambert Mende. Une fois au Katanga, ils se rendront sur le lieu de l'accident en "hélicoptère", a-t-il précisé.
Les accidents de train sont assez fréquents en RDC, dont le réseau ferroviaire mis en service à l'époque coloniale belge n'a été que peu entretenu depuis l'indépendance, en 1960. La SNCC, en plein redressement économique, dispose ainsi d'équipements souvent vétustes.