Les factions palestiniennes du Fatah et du Hamas ont scellé, mercredi, leur réconciliation et décidé de former un gouvernement d'union nationale. Une décision qui a, sans surprise, provoqué l'ire d'Israël.
Les frères ennemis se réconcilient. Après une journée de discussions, les Palestiniens du Fatah et du Hamas ont convenu de former un gouvernement d'union dans les prochaines semaines, afin de mettre fin à leur division politique, selon un communiqué signé, mercredi 23 avril, à Gaza par le mouvement islamiste Hamas et l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).
"Un accord a été conclu sur la formation d'un gouvernement indépendant dirigé par le président Mahmoud Abbas d'ici cinq semaines", a indiqué le chef du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, en présence d'une délégation de l'OLP. Ce nouveau cabinet, composé de technocrates, aura pour mission de "préparer des élections législatives et présidentielles".
Il devra ensuite prêter serment devant le président Abbas et obtenir la confiance du Conseil législatif palestinien (CLP), le Parlement palestinien constitué de députés de Cisjordanie et de la bande de Gaza.
Washington a réagi en mettant en garde contre cet accord qui pourrait "compliquer" les efforts en cours pour relancer le processus de paix. Tout gouvernement palestinien doit s'engager "sans ambiguité" sur les principes de non-violence et de l'existence de l'État hébreu, a déclaré le porte-parole du département d'État, Jennifer Psaki.
itÀ l'annonce de l'accord, des scènes de liesse populaire ont éclaté dans toute la bande de Gaza. Des milliers de personnes sont spontanément descendues dans les rues de la ville, ainsi que dans les principales agglomérations et dans les camps de réfugiés de l'enclave palestinienne, en brandissant des drapeaux et scandant "Unité palestinienne !".
Israël reproche à Abbas d'avoir choisi "le Hamas et non la paix"
Le Fatah, membre de l'OLP, et le Hamas, qui gouvernent respectivement les zones autonomes de Cisjordanie et la bande de Gaza, ont signé en 2011 au Caire un accord de réconciliation pour mettre fin à la division politique entre les deux territoires. Mais la plupart des clauses sont restées lettre morte et les échéances constamment repoussées. Les deux partis entretiennent des rapports tendus depuis la prise de contrôle en juin 2007 de Gaza par le Hamas, vainqueur en 2006 des élections législatives.
Sans surprise, cet accord a provoqué l’ire du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, qui a sitôt accusé le président palestinien de saborder le processus de paix. "Au lieu de choisir la paix avec Israël, Abou Mazen [le surnom de Mahmoud Abbas, NDLR] opte pour la paix avec le Hamas", a déploréle chef du gouvernement israélien. "Veut-il la paix avec le Hamas ou avec Israël ? On peut avoir l'une, mais pas l'autre […]", a-t-il prévenu.
Pour rappel, le Hamas ne reconnaît pas Israël et refuse de renoncer à la violence contre l'État hébreu.
Avec AFP