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Moscou accuse les autorités ukrainiennes d'enfreindre l'accord de Genève

Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a accusé lundi les autorités ukrainiennes de ne pas respecter l'accord conclu jeudi dernier à Genève, qui prévoit l'arrêt immédiat des violences et le désarmement des groupes illégaux.

Alors que le vice-président américain Joe Biden est attendu mardi 22 avril à Kiev, où il rencontrera les dirigeants ukrainiens, Sergueï Lavrov a accusé les autorités ukrainiennes de ne pas respecter l’accord signé jeudi dernier à Genève.

"Non seulement, l'accord de Genève n'est pas respecté mais des mesures sont prises, notamment par ceux qui se sont emparés du pouvoir à Kiev, qui l'enfreignent grossièrement", a déclaré lundi 21 avril le ministre russe des Affaires étrangères, lors d'une conférence de presse.

L'accord de Genève, cosigné par l'Ukraine, la Russie, les États-Unis et l'Union européenne, réclame l'arrêt immédiat des violences en Ukraine ainsi que le désarmement des groupes armés illégaux, la restitution des bâtiments illégalement occupés et la libération des espaces publics.

Les autorités ukrainiennes "ne font rien", ne "lèvent pas un doigt"

Or d’après le chef de la diplomatie russe, les autorités de Kiev "déclarent ouvertement que l'accord de Genève ne s'applique pas au Maïdan, car l'administration de la ville de Kiev a décidé que ce lieu pouvait être préservé et qu'il était légitime. C'est tout à fait inacceptable", a-t-il expliqué. Et d’ajouter, "ces autorités ne font rien, ne lèvent même pas un doigt, pour s'attaquer aux causes de la profonde crise intérieure en Ukraine".

Sergueï Lavrov fait référence à la place centrale de la capitale, haut lieu du mouvement de contestation qui a renversé en février le régime pro-russe du président Viktor Ianoukovitch, sur laquelle des manifestants campent toujours au milieu de barricades.

Le chef de la diplomatie russe a ajouté que la fusillade, survenue dimanche matin à un checkpoint tenu par des séparatistes pro-russes de Sloviansk, dans l'est de l'Ukraine, démontrait que Kiev n'avait pas la volonté de contrôler les extrémistes. Les circonstances de l'attaque, qui a fait au moins trois morts, restent floues, les deux parties s'en rejetant la responsabilité, parlant de manipulation et de provocation.

Washington accuse Moscou d'attiser les tensions

Depuis la signature de l’accord jeudi dernier à Genève, la Russie et les États-Unis ne cessent, en effet, de s'accuser mutuellement d'ingérence et d'absence de volonté pour appliquer cet accord.

Les États-Unis estiment que Moscou se trouve derrière les troubles en Ukraine et ont menacé de nouvelles sanctions. Ils ont appelé la Russie à faire pression sur les insurgés pro-russes pour qu'ils respectent l'accord de Genève. Ces derniers qui gardent encore le contrôle de l'administration régionale de Donetsk, mais aussi de nombreuses mairies dans la région. 

La veille de la venue de Joe Biden à Kiev, Sergueï Lavrov a appelé Washington à assumer ses responsabilités dans le changement de pouvoir intervenu fin février à Kiev. "Avant de nous fixer des ultimatums, de réclamer que nous honorions des demandes dans un délai de deux à trois jours sous la menace de sanctions, nous appelons avec urgence nos partenaires américains à assumer pleinement la responsabilité de ceux qu'ils ont porté au pouvoir", a-t-il dit. 

Avec AFP et Reuters