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Visite historique de Laurent Fabius à Cuba pour renouer les liens économiques

Pour la première fois depuis 31 ans, un chef de la diplomatie française se rend samedi à Cuba. L'occasion pour le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, de renforcer les liens politiques et économiques avec l'île communiste.

C’est la première fois depuis 1983 qu’un ministre des Affaires étrangères se rend à Cuba. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, effectue samedi 12 avril une visite officielle sur l’île communiste pour tenter de relancer les relations bilatérales dans un "contexte politique favorable". Une visite qui intervient au moment où Cuba entame  un dialogue en vue d'une normalisation de ses relations avec l'Union européenne.

Laurent Fabius, en provenance de Mexico où il accompagne le président François Hollande en visite d'État, doit notamment rencontrer son homologue cubain Bruno Rodriguez, qui lui avait adressé une invitation officielle lors de sa visite à Paris le mois dernier.

Il verra ensuite l'archevêque de la Havane Jaime Ortega et devrait rencontrer plusieurs personnalités de la société civile, selon des sources diplomatiques qui n'ont pas donné plus de précisions.

Un contexte de détente

La venue de Laurent Fabius s'inscrit dans un contexte de détente avec l'Union européenne, Cuba ayant accepté début mars une proposition de dialogue. Ce dialogue ouvre la voie à une normalisation des relations entre l'UE et le régime communiste cubain, en froid depuis dix ans, et vise à encourager La Havane à poursuivre les réformes dans le domaine des droits de l'Homme.

"Il y a une évolution dans la bonne direction" en matière des droits de l'Homme, estiment des sources diplomatiques françaises, citant la libération de prisonniers politiques et l'assouplissement des possibilités de voyager à l'étranger pour les Cubains. Les droits de l'Homme seront abordés par le chef de la diplomatie française, ont assuré ces sources.

Relancer les échanges économiques

Les gouvernements européens qui espèrent encourager les réformes dans l'île communiste "agissent de bonne foi", mais "nous pensons que le gouvernement de Cuba n'a pas la moindre volonté d'engager des réformes, qui sont urgentes", a cependant récemment estimé le dissident cubain Elizardo Sanchez, président de la commission cubaine des droits de l'homme (interdite à Cuba).

Les relations bilatérales économiques seront également abordées. Les échanges commerciaux entre la France et Cuba sont modestes (280 millions d'euros annuels), avec une balance très favorable pour la France.

Une soixantaine d'entreprises françaises sont actives à Cuba par le biais de partenariats avec des entités cubaines, mais le seul investissement français d'importance est celui du groupe Pernod-Ricard.

Avec AFP