
Maude Versini se bat contre son ex-mari, Arturo Montiel, ancien gouverneur de l'État de Mexico, qui retient leurs trois enfants au Mexique depuis plus de deux ans. Elle urge la diplomatie française d'agir.
L’affaire privée est devenue politique. Maude Versini a interpellé le président de la République parce que ses trois enfants sont retenus par leur père depuis plus de deux ans au Mexique. François Hollande, en visite d'État dans le pays depuis jeudi matin, a fait une allusion à l’affaire familiale, assurant que "la France n’abandonne personne". Une petite phrase qui donne de l’espoir et du courage à cette mère qui mène un combat acharné pour retrouver les siens.
"[Cette déclaration] est la première lueur dans mon tunnel depuis deux ans et trois mois que je bataille toute seule. Un combat qui est très long. Je ne vous cache pas qu’on s’essouffle", confie la jeune femme d’un ton posé sur FRANCE 24.
Sofia et Adrian, des jumeaux âgés aujourd'hui de 9 ans, et Alexi, 8 ans, sont retenus par leur père sans droit de visite pour Maude, impuissante face au pouvoir de son ex-mari, Arturo Montiel. Ce dernier est un proche du président mexicain Enrique Peña Nieto, auquel il est apparenté et dont il a été le mentor politique au début de sa carrière.
"Je suis face à un personnage qui est immensément puissant, immensément influent. J’ai pu constater à mes dépens que la justice de Mexico était à sa botte. Sans l’action du président François Hollande, je sais que je n’arriverai à rien et que je ne reverrai jamais mes enfants", plaide Maude Versini qui dit avoir perdu toute confiance en la justice mexicaine.
Maude Versini a dû faire face au retournement des juges qui avait d’abord plaidé en sa faveur, demandant le retour des enfants auprès de leur mère en France. Avant de décréter en mai 2013 que les trois petits resteraient auprès de leur père. "Je crie haut et fort que la justice a été manipulée et que l’on ne peut pas rester les bras croisés", poursuit-elle, estimant que ses droits ainsi que ceux des enfants ont été bafoués.
Aujourd’hui, Maude Versini tente de garder tant bien que mal le contact avec ses trois enfants "manipulés de manière honteuse par leur père qui les utilise pour se venger de moi", explique-t-elle, "il leur fait un lavage de cerveau, c’est ce qu’on appelle le syndrome d’aliénation parentale". Rejetée par ses petits qu’elle n’a pas eu le droit de voir une seule fois en 849 jours, Maude Versini vit chaque jour dans l’angoisse d’être bientôt oubliée par ses propres enfants.
Mais elle ne baisse pas les bras et multiplie les recours. Maude Versini a saisi la cour interaméricaine des droits de l’Homme pour aider à faire avancer sa cause et elle poursuit son combat en France, au Mexique et à Washington. "Je n’arrêterai pas cette bataille tant que mes enfants ne sont pas rentrés en France".