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Remaniement : Cohn-Bendit dénonce la "faute politique" des écologistes

A l'instar de plusieurs parlementaires écologistes, l'eurodéputé Daniel Cohn-Bendit, a dénoncé la "très très grande faute politique" des Verts après leur refus de participer au gouvernement de Manuel Valls.

"Il fallait y aller [au gouvernement]. Les écologistes ont tort". L’eurodéputé Daniel Cohn-Bendit n'a pas, comme à son habitude, mâché ses mots. Interrogé ce mercredi 2 avril par Europe 1, l'écologiste a dénoncé l'erreur politique du parti EELV qui a refusé de participer au gouvernement Valls. Il "fallait y aller. Et si ça ne marche pas, on peut en sortir", a-t-il également lâché.

Lundi 31 mars, Cécile Duflot et Pascal Canfin, les deux ministres écologistes sortants, ont annoncé ne pas vouloir participer à un gouvernement Valls, estimant que les "idées portées par le nouveau Premier ministre (...) ne constituent pas la réponse adéquate aux problèmes des Français". La direction du parti est même allée plus loin : tout élu écologiste qui accepterait un ministère serait exclu d’EELV, ont indiqué plusieurs sources.

Les écologistes "ont tort, c’est une faute politique très très grande. Mais on peut comprendre cette faute politique. C'est le système politique de la Ve République, Hollande réfléchit pendant une semaine, il ne parle à personne, donc les Verts se trouvent confrontés à Manuel Valls", explique Daniel Cohn-Bendit, en regrettant un manque d'anticipation. "Les Verts devaient prendre leurs responsabilités. Pour les écologistes, la transition énergétique, c’est la chose la plus importante", a-t-il encore argumenté.

Immaturité du parti

Et il n’est pas le seul dans sa famille politique à déplorer l’absence d’écologistes au gouvernement. "Ca va être compliqué […] Cette décision est un mauvais coup porté à l'écologie et aux écologistes", a asséné de son côté François de Rugy, le coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale "On a un parti divisé, c'est préoccupant pour l'avenir", a-t-il encore jugé. C’est donc le spectre d’une scission au sein de cette mouvance politique qui se dessine désormais.

"Une très large majorité des parlementaires étaient favorables à une participation gouvernementale", a-t-il déclaré regrettant qu'"avec un vote d'un très petit nombre de voix au sein du parti, on casse la démarche collective". Surtout, regrette de Rugy, comment faire avancer les idées écologistes avec un groupe parlementaire "plus qu’à la marge" ? EELV compte actuellement 17 députés (sur 577) et 12 sénateurs sur (348).

"Quelle erreur !", a également réagi Karim Zéribi, le responsable EELV à Marseille, sur son compte twitter tandis que le député des Bouches-du-Rhône François-Michel Lambert s'est déclaré "abasourdi de l'immaturité de (son) parti".

Quelle erreur pour EELV de ne pas participer à un gouvernement qui s'engage à faire de l'écologie une priorité avec la justice sociale!!!

— Karim Zeribi (@KarimZeribi) 1 Avril 2014

Avec AFP