Un séisme de magnitude 8,2 s'est produit mardi dans le nord du Chili, faisant au moins cinq morts et trois blessés. Il a entraîné des alertes au tsunami dans cette région frontalière du Pérou.
Une alerte au tsunami a été lancée après le séisme qui s'est produit, mardi 1er avril, à 86 kilomètres au large de la ville d'Iquique, le principal port minier chilien. Selon un premier bilan dressé par les autorités, cinq personnes ont trouvé la mort, victimes de crises cardiaques ou écrasées sous les décombres.
La présidente Michelle Bachelet a déclaré le Nord du Chili en état de catastrophe naturelle, notamment dans les régions d'Arica et Tarapaca (près de la frontière péruvienne), les plus affectées. Elle doit se rendre mercredi dans les zones les plus touchées.
Le séisme, qui s’est produit à 20h46 (01h46, heure française) a été particulièrement ressenti dans les régions d'Arica, Iquique et Antofagasta, à quelque 1 800 km au nord de Santiago. Quelques minutes après le séisme, les premières vagues du tsunami ont touché certaines zones côtières chiliennes, certaines atteignant deux mètres de hauteur.
Les premières vagues du tsunami provoqué par le séisme ont déjà atteint Pisagua, dans le nord, et devraient parvenir jusqu'à Punta Arenas, à l'extrême sud du pays, au cours des prochaines heures, selon les autorités. À Iquique, le sous-secrétaire à l'Intérieur, Mahmud Aleuy, a indiqué que la mer s'est retirée de 2,5 mètres, prélude d'un déferlement de vagues.
Les services de la sécurité civile chilienne (Onemi) ont évacué une partie des zones côtières du nord du pays. Ces opérations sont toutefois compliquées par des glissements de terrain qui bloquent partiellement certaines routes et voies de chemins de fer, indique l'Onemi.
A Iquique, la population rapidement évacuée
"Tous les lampadaires ont éclaté dans les rues, les gens pris de panique sont sortis en courant. Il y a eu plusieurs répliques par la suite", a indiqué à l'AFP Verónica Castillo, une habitante d'Arica. Malgré des embouteillages provoqués dans un premier temps par la hâte des automobilistes cherchant à fuir les zones côtières pour les hauteurs, le processus d'évacuation s'est déroulé sans problèmes et sera maintenu pendant au moins six heures, selon le ministre chilien de l'Intérieur, Rodrigo Peñalillo. "La population qui a été évacuée devra encore attendre plusieurs heures en attendant que tout danger soit écarté", a-t-il ajouté.
Près de 300 détenues se sont également enfuies de la prison d'Iquique, la ville la plus proche de l'épicentre du séisme, où des effectifs des Forces armées ont été déployés "comme mesure préventive" pour aider la police à reprendre les prisonnières. Un avion transportant quelque 100 membres des Forces spéciales est également attendu à Iquique pour éviter de possibles pillages.
Le séisme a endommagé la tour de contrôle de l'aéroport d'Iquique, et tous les vols dans les trois grandes villes du nord - Antofagasta, Iquique et Arica - ont été annulés. Les communications téléphoniques et les services d'eau potables n'ont pas été affectés, mais des coupures d'électricité frappent plusieurs régions.
"La majorité de la population a pu procéder à l'évacuation à pied, 95% de la population d'Arica a déjà été évacuée", a indiqué sur Radio Cooperativa une responsable de la région d'Arica, Carolina Videla, qui a indiqué qu'aucun dégât n'avait été signalé pour l'instant.
L'alerte au tsunami concerne l'ensemble de la côte pacifique de l'Amérique latine, vise le Pérou, l'Equateur, la Colombie, le Panama, le Costa Rica et le Nicaragua, ainsi que l'État américain de Hawaï. Les autorités péruviennes ont ordonné l'évacuation de la région d'Ica, située dans le sud du Pérou et à proximité de la frontière avec le Chili, rapporte la radio PPP.
Le Chili est situé sur ce que les géologues appellent la ceinture de feu du Pacifique, où l'activité sismique est particulièrement intense. Il avait notamment été la proie d'un important séisme de magnitude 8,8 en février 2010, suivi d'un tsunami qui avait coûté la vie à plus de 500 personnes et détruit de nombreux bâtiments.
(Avec AFP et Reuters)