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Important déploiement de police pour libérer les derniers otages

Les forces de l'ordre ont donné l'assaut sur les deux palaces de Bombay, où sont détenus des otages. Selon le chef de la police de l'État du Maharashtra, les personnes détenues dans l'hôtel Taj Mahal ont été secourues.


Au lendemain de la série d’attaques terroristes qui a frappé la capitale économique de l’Inde dans la soirée du mercredi 26 novembre, 200 personnes sont encore retenues par les terroristes dans le palace Trident-Oberoi. Parmi les personnes toujours séquestrées se trouvent quinze membres de la compagnie aérienne Air France.

Quarante otages ont été évacués jusqu'à maintenant de l'hôtel, a annoncé le chef de la police de Bombay. "Quelques otages sont sortis en titubant du bâtiment après le début de l’assaut", confirme Philippe Levasseur, correspondant de FRANCE 24 à Bombay, avant d’ajouter : "les affrontements ont l’air particulièrement durs dans l’hôtel." Des tirs ont été entendus, provenant de l'aile nord-ouest de l'hôtel de luxe.
 

Au même moment, des forces armées ont lancé une opération commando pour libérer les 200 personnes retenues dans l’hôtel Trident-Oberoi. L’armée a également pris d’assaut l’hôtel Taj Mahal et le Nariman House, complexe d'affaires et résidentiel abritant un lieu de culte juif où, selon les médias, huit personnes de confession juive, dont un rabbin et son épouse, retenus en otage.

De puissantes explosions ont retenti dans les deux hôtels ainsi qu’au Nariman House, selon les médias locaux. Une épaisse fumée blanche s'échappe toujours des fenêtres d'une chambre du quatrième étage de l'hôtel Trident-Oberoi, ainsi que de grandes flammes, constate l’AFP jeudi à 21heures (heure locale).

 
"On veut des Américains et des Britanniques"
 

Ces prises d’otage sont consécutives à la série d’attaques coordonnées dans de multiples endroits de Bombay ce mercredi soir. A proximité de la gare centrale, des hôpitaux et des hôtels de luxe de Bombay, des terroristes ont tiré sur la foule avec des armes automatiques et jeté des grenades avant de prendre d’assaut deux hôtels : le Taj Mahal et le Trident-Oberoi. Au moins 125 personnes ont été tuées, 287 autres ont été blessées au cours des fusillades de mercredi soir, selon un bilan provisoire dressé par la police indienne jeudi 27 novembre dans la matinée. Six étrangers, dont un Australien, un Italien, un Japonais et un Britannique, sont morts.

"On veut des otages américains et britanniques", ont hurlé les ravisseurs aux clients des deux hôtels de luxe pris d’assaut. "Certains Britanniques, qui ont réussi à s’enfuir, ont affirmé que les preneurs d’otages séparaient les clients en fonction de leur nationalité et qu’ils emmenaient les Anglais et Américains dans d’autres parties de l’hôtel", confirme Phil Hazlewood, correspondant de l’AFP.

  
Manmohan Singh appelle à "maintenir la paix et l'harmonie"


L’un des assaillants du Nariman House a proposé de négocier avec le pouvoir en place. "Demandez au gouvernement de parler avec nous et nous relâcherons les otages", a-t-il déclaré au téléphone à une télévision indienne.

 
A 16 h 30 (heure locale), au cours d’une allocution télévisée, le Premier ministre Manmohan Singh a affirmé que le groupe responsable des attentats avait probablement des liens "à l’extérieur" du pays, et a appelé ses compatriotes à "maintenir la paix et l’harmonie". Un haut responsable militaire indien a déclaré, à 21heures (heure locale), que les auteurs des attaques venaient du Pakistan.


Islamabad a immédiatement répondu : "Notre expérience du passé nous enseigne que l'on devrait se garder de tirer des conclusions hâtives", a mis en garde le ministre pakistanais des Affaires étrangères, Shah Mehmood Qureshi.


Un groupuscule terroriste méconnu

 
Les Moudjahidines du Deccan ont revendiqué les attentats par un email, rédigé dans un mélange d'Hindi et d’Ourdou, envoyé à plusieurs journaux. Ce groupe terroriste était jusqu’alors méconnu.

 
"En revanche, on connaît le mouvement des Moudjahidines de l’Inde, un mouvement islamiste extrémiste", explique Jean-Bernard Cadier, spécialiste des relations internationales à FRANCE 24. Ce groupe avait déjà revendiqué plusieurs attaques ces dernières années en Inde, notamment les attentats perpétrés à Bombay en 2006, où 190 personnes avaient été tuées.

L’un des assaillants de l’hôtel Trident-Oberoi a déclaré au téléphone à une chaîne de télévision indienne que les Moudjahidines du Deccan voulaient mettre un terme à la persécution des musulmans indiens et la libération de tous "les camarades militants islamiques indiens" détenus en Inde.

Depuis l’intérieur de l’hôtel, il a affirmé : "les musulmans indiens ne devraient pas être persécutés. Nous les aimons comme nous aimons notre pays, mais quand nos mères et nos sœurs se faisaient tuer, qui nous a défendus ?"