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Notre-Dame de Paris prie pour les chrétiens d'Orient qui "meurent en silence"

À l'appel de l'Église catholique s'est tenue, vendredi 28 mars, une veillée en la cathédrale de Notre-Dame de Paris pour rendre hommage aux chrétiens d'Égypte, de Syrie ou encore d'Irak dont le nombre est en constante diminution.

Ils sont environ 11 millions au Moyen-Orient. Et leur nombre devrait être divisé par 2 d’ici 2020. Les chrétiens d’Orient, persécutés dans une certaine indifférence, vivent de sombres heures. Victimes des Frères musulmans en Égypte, pris en otage entre le régime de Bachar al-Assad et les islamistes en Syrie, assassinés pour leur appartenance confessionnelle en Irak, les chrétiens d'Orient "meurent en silence", déplore l'archevêque chaldéen de Mossoul en Irak, Amel Nona.

Dans ces régions, la présence du christianisme est pourtant bien antérieure à celle de l'islam, qui n’apparut qu’au VII siècle. Alors pour ne pas oublier ces chrétiens dont le nombre se réduit comme peau de chagrin au Proche et Moyen-Orient, l’association AED (Aide à l’Église en détresse) a organisé vendredi 28 mars, sa sixième "Nuit des Témoins", à Notre-Dame de Paris. À cette occasion, trois personnalités chrétiennes d'Orient sont venues témoigner des brimades et des exactions que subissent leurs ouailles au quotidien. Ibrahim Isaac Sidrak, patriarche de l’Église copte en Égypte, Amel Nona, archevêque chaldéen de Mossoul, la sœur Raghida Al Khoury et une religieuse syrienne ont tous accepté d’être les "Témoins" et les visages, pour une soirée, de ces chrétiens persécutés.

À leur côté, Dieudonné Nzapalaïnga, l'archevêque de Bangui, en Centrafrique, a également fait acte de présence pour témoigner de la situation religieuse complexe qui prévaut dans son pays.

"Le problème est toujours le même, se lamente le patriarche copte Ibrahim Sidrak, quand un groupe de fanatiques estiment détenir 'La' vérité divine. Ils s’arrogent alors le droit de vie et de mort sur les autres communautés". Ils refusent tous de sombrer dans le désespoir. "Je suis chrétien, je crois donc en l’espérance. Quel que soit la durée de la nuit, le jour finira toujours par se lever", glisse Dieudonné Nzapalaïnga avant de s'engager sourire aux lèvres dans la nef de la cathédrale parisienne.