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Le dissident chinois Tan Zuoren retrouve la liberté

L'avocat du dissident chinois Tan Zuoren a annoncé jeudi sa remise en liberté après cinq années de prison. Il avait été condamné pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'État" en raison de ses critiques contre la répression de juin 1989.

Le dissident chinois Tan Zuoren, connu notamment pour avoir critiqué la répression du mouvement démocratique de 1989 et enquêté sur des écoles rasées par le violent séisme de 2008 dans la province du Sichuan, a retrouvé la liberté, jeudi 27 mars, après cinq ans de prison. "Il est sorti aujourd'hui. Il est en route vers chez lui" après avoir purgé l'intégralité de sa peine, a déclaré par téléphone à l'AFP Pu Zhiqiang, l'avocat de Tan Zuoren.

Tan Zuoren avait été condamné en février 2010 à cinq ans de prison pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat", en raison de ses critiques de la répression du mouvement démocratique de juin 1989.

Il avait été arrêté un an plus tôt alors qu'il enquêtait sur le sujet sensible des milliers d'enfants tués ou disparus - officiellement 5 335 - dans les quelque 7 000 écoles détruites lors du séisme de 2008 dans la province du Sichuan (sud-ouest).

Un procès entaché d'irrégularités

Après le drame, des parents en deuil et en colère avaient réclamé la vérité, voulant comprendre pourquoi les bâtiments où leurs enfants se rendaient en cours avaient pu s'effondrer aussi facilement, alors que d'autres bâtiments officiels avaient résisté.

Certains avaient dénoncé la corruption des responsables locaux. Selon Amnesty International, l'arrestation de Tan était directement liée à son enquête sur la qualité de construction de ces écoles.

Le Sichuan, l'une des provinces les plus peuplées de Chine, avait été endeuillé en mai 2008 par un tremblement de terre dévastateur, de magnitude 8, qui avait fait 87 000 morts et disparus.

L'Union européenne avait demandé en vain la libération du dissident, en dénonçant son procès "entaché d'irrégularités de procédure". L'audience, tenue à Chengdu, capitale du Sichuan, n'avait duré que quelques minutes, selon l'avocat de Tan.

Célébrité internationale, l'artiste contestataire Ai Weiwei, très impliqué aussi dans l'enquête sur les écoles, avait pour sa part été empêché de témoigner après avoir été arrêté et tabassé par la police, selon ses dires.

Avec AFP