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Un tribunal d'Ankara a ordonné la levée du blocage de Twitter, décrété il y a moins d'une semaine par le gouvernement turc. Dénoncée par la communauté internationale, cette interdiction avait provoqué des dissensions au sein du pouvoir.

Un tribunal administratif d'Ankara a ordonné, mercredi 26 mars, la levée de la décision très controversée du gouvernement turc de bloquer l'accès au réseau Twitter dans le pays, rapportent les médias locaux.

L'Office de régulation des télécommunications (TIB) avait bloqué, jeudi 20 mars, le réseau de microblogging, accusé par le Premier ministre, Recep Tayyip Erdogan, de propager les accusations de corruption, qui visent son régime à l'approche des élections municipales du 30 mars.

Depuis plusieurs semaines, le chef du gouvernement turc est personnellement mis en cause par des enregistrements de conversations téléphoniques piratées et diffusées sur les réseaux sociaux. Ces écoutes, que Erdogan avait d'abord dénoncées comme des "montages" avant d'en reconnaître certaines, avaient provoqué la colère de l'opposition et la tenue de plusieurs manifestations dans les grandes villes du pays pour exiger sa démission.

Divisions au sein du pouvoir

La décision de bloquer Twitter a permis de mettre au jour les divisions qui règnent au sein du pouvoir en place à Ankara. Comme un affront au Premier ministre, le président turc, Abdullah Gül, avait dénoncé cette mesure sur son compte Twitter : "On ne peut pas approuver le blocage total des réseaux sociaux [...] J'espère que cette situation ne durera pas longtemps", avait-il alors déclaré.

La commissaire européenne en charge des Nouvelles technologies, Neelie Kroes, avait, elle aussi, vivement dénoncé l'annonce du blocage de Twitter. "L'interdiction de Twitter en Turquie est sans fondement, inutile et lâche", a-t-elle affirmé. "Le peuple turc et la communauté internationale verront cela comme une censure. Ce qui est bien le cas", a-t-elle indiqué, en choisissant de réagir précisément sur son compte Twitter.

Vendredi, les responsables de clientèle de Twitter avaient indiqué sur leur site comment contourner le blocage, via le service texte du réseau de téléphone mobile. Depuis le blocage, le nombre de tweets a ainsi augmenté de 138 % en Turquie, selon l'agence médias sociaux We are Social, citée par le quotidien britannique "The Guardian".

Avec AFP