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L’éditeur du populaire jeu vidéo "casual" Candy Crush va introduire 22,2 millions d’actions sur le New York Stock Exchange, au prix unitaire de 22,50 dollars. Une opération qui valorise l’entreprise britannique à plus de 7 milliards de dollars.
L’éditeur britannique du populaire jeu vidéo Candy Crush, King Digital Entertainment, a finalement décidé de se valoriser à 7,1 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) pour son entrée à Wall Street, prévue mercredi 26 mars. Cette opération, très attendue, a été jugée risquée par beaucoup d'analystes.
King Digital Entertainment va introduire 22,2 millions d'actions sur le New York Stock Exchange, au prix unitaire de 22,50 dollars (16,2 euros), selon les modalités définitives annoncées mardi soir.
Le prix retenu, pile au milieu de la fourchette initialement annoncée de 21 à 24 dollars, lui permettra de lever 500 millions de dollars, et même jusqu'à 574 millions en cas d'exercice ultérieur d'une option de surallocation.
Le cabinet d'études PrivCo prédisait dans une note lundi "une forte demande [...] basée sur la reconnaissance suscitée par Candy Crush", le titre phare de l'éditeur, dans lequel des millions d'accros dans le monde tentent de rassembler et de faire exploser des bonbons multicolores sur leurs smartphones.
Pourtant, PrivCo "recommande aux investisseurs d'éviter l'introduction en Bourse de King" : le cabinet met en garde contre la trop forte dépendance de King à Candy Crush, qui représentait 97 de ses 144 millions de joueurs quotidiens en février. Les deux titres suivants, Farm Heroes et Pet Rescue, ne revendiquent respectivement que 20 et 15 millions d'utilisateurs.
Une valorisation trop ambitieuse ?
Plusieurs analystes avaient déjà jugé King ambitieux lors de la publication, il y a deux semaines, des premiers détails sur l'opération, avec une valorisation envisagée entre 6,6 et 7,6 milliards de dollars.
King estime qu'il vaut davantage que Zynga, le pionnier américain des jeux sur Facebook avec des titres comme FarmVille, évalué à un peu plus de 4 milliards de dollars mardi soir à la clôture. Mais un peu moins qu'un acteur établi des jeux vidéo comme Electronic Arts, créateur notamment de SimCity, qui émarge à environ 9 milliards. Electronic Arts est réputé pour des jeux plus sophistiqués, utilisés sur consoles ou PC par des utilisateurs souvent aguerris.
King personnifie au contraire, comme Zynga, des jeux simples d'accès destinés à un large public. Nés dans les années 1980 avec des titres devenus culte comme Pac-Man ou Tetris, ces jeux "casual" connaissent un nouvel élan grâce au succès des smartphones et des réseaux sociaux.
Le boom du "casual gaming" a permis à l’éditeur britannique, créé en 2002, de voir sa croissance exploser ces deux dernières années. En 2013, il avait ainsi revendiqué un chiffre d’affaires à 1,88 milliard de dollars, contre 164 millions en 2012.
Avec AFP