logo

Le Boeing 777, disparu le 8 mars, s'est abîmé dans le sud de l'océan Indien, ne laissant aucun espoir de retrouver des survivants. Les familles des victimes ont manifesté leur colère mardi à Pékin, provoquant des heurts devant l'ambassade de Malaisie

C'est une conclusion douloureuse à 17 jours d'angoisse et d'incertitude pour les familles. Najib Razak, le Premier ministre malaisien en personne, a annoncé, lundi 24 mars, que le vol du Boeing 777 de la compagnie Malaysia Airlines, disparu le 8 mars dernier, a pris fin dans le sud de l'océan Indien. Ses 239 passagers sont morts.

À Pékin, des douzaines de proches des passagers, épuisés par 17 jours d'angoisse et de vains espoirs, se sont confrontés, mardi 25 mars, à la police devant l'ambassade de Malaisie, où ils étaient venus manifester leur colère et leur douleur. Convaincus que Kuala Lumpur leur cachait la vérité, les endeuillés scandaient "Rendez-nous les nôtres !", certains très remontés et d'autres en pleurs, face à la chancellerie malaisienne.

Recherches interrompues

Plus tôt dans la matinée, les autorités australiennes avaient annoncé que  les recherches des débris de l'épave, repérés dans le sud de l'océan Indien, à des milliers de kilomètres de sa trajectoire prévue, avaient dû être interrompues, en raison des mauvaises conditions météo.

Des vents violents soufflant à plus de 80 km/h balayaient la mer, accompagnés de fortes pluies et d'un plafond nuageux bas. Des conditions jugées trop dangereuses pour les équipes de recherches, a ainsi indiqué l'Autorité australienne des secours maritimes (AMSA).

Cette zone des mers australes, très inhospitalière et éloignée de toute terre, est peu fréquentée par les navires, et les débris provenant de bateaux, tels que des conteneurs tombés à l'eau, sont rares, soulignent les experts.

Le mystère reste entier

La presse malaisienne a teinté de noir la plupart de ses unes, mardi 25 mars. "MH370 R.I.P" (Rest in peace, repose en paix), affichait sur fond noir le principal journal anglophone du pays, "The Star". Les lettres de cette phrase étaient composées des noms des 239 personnes à bord, dont les deux tiers étaient chinoises, 38 malaisiennes, six australiennes et quatre françaises.

De son côté, la compagnie Malaysia Airlines a indiqué qu'elle amènerait en temps voulu les familles qui le souhaitaient sur la côte australienne, point de départ des opérations de recherche.

L'annonce de la Malaisie a mis un terme à l'attente des familles mais elle ne répond pas aux multiples interrogations entourant la disparition mystérieuse du Boeing 777, qui a brusquement changé de cap à mi-chemin entre les côtes malaisiennes et vietnamiennes, une heure après son décollage.

L'appareil, dont les systèmes de communication avaient été désactivés, délibérément selon les autorités malaisiennes, a ensuite volé plus de sept heures à l'opposé de sa destination prévue.

Pour tenter de résoudre le mystère du vol MH370, considéré comme un des plus grands de l'aviation moderne, les enquêteurs veulent retrouver les boites noires, un véritable défi à l'issue incertaine au regard de l'immensité de la zone de recherche.

Une course contre la montre est lancée pour tenter de capter les signaux de la balise des enregistreurs de vols, qui peut en théorie émettre jusqu'à une vingtaine de jours encore.

Avec AFP