L'Uruguay va recevoir cinq prisonniers détenus sur la base de Guantanamo. Barack Obama avait promis la fermeture de cette prison spéciale, créée après les attentats du 11 septembre 2001, au cours de sa première campagne présidentielle.
Barack Obama parviendra-t-il à fermer Guantanamo ? Au cours de sa première campagne présidentielle, le président américain avait fait la promesse de fermer définitivement les portes de ce centre de détention créé après les attentats 11 septembre 2001. Un mandat et demi plus tard, il n’y est toujours pas parvenu, mais il s’y emploie.
Le président uruguayen Jose Mujica a ainsi annoncé, jeudi 20 mars, le transfert vers son pays de cinq prisonniers de la base cubaine. "M. Obama a demandé à de nombreux pays s'ils pouvaient offrir l'asile à quelques-uns et j'ai répondu oui", a expliqué cet ancien guérillero de 76 ans, qui a lui-même passé presque 15 ans en prison sous la dictature en Uruguay entre 1973 et 1985.
Ces prisonniers seront accueillis sous le statut de réfugiés. "S'ils veulent faire leur nid et travailler dans le pays, qu'ils restent dans le pays", a poursuivi le président uruguayen, leur offrant également la possibilité d'"emmener leurs familles". "Je ne fais pas de faveur gratuitement", a-t-il ajouté, répondant à la question de savoir s'il avait exigé quelque chose en échange de son geste. "Je fais passer la facture".
154 personnes encore détenues
Selon l’hebdomadaire uruguayen "Busqueda", l’Uruguay s’est engagé à accueillir les détenus pendant au moins deux ans. Toujours selon ce journal, le secrétaire d'État américain a promis au président uruguayen qu'il serait reçu avant fin juin à la Maison Blanche par Barack Obama. L'an dernier, un voyage officiel de Jose Mujica aux États-Unis était prévu mais avait été repoussé en raison de problèmes d'agenda.
Ces derniers mois, les transfèrements depuis Guantanamo se sont accélérés avec le retour dans leur pays d'origine de trois Algériens, deux Saoudiens et deux Soudanais. Mais 154 détenus sont toujours présents derrière les barreaux de cette prison spéciale créée sous la présidence de George W. Bush. La plupart des détenus, retenus sur des "soupçons" de terrorisme n’ont jamais été jugés.
"L’annonce [de l’accueil de cinq prisonniers par l’Uruguay, NDLR] est le signe positif que l'administration continuera de faire de la fermeture des infrastructures de détention une priorité", s'est félicitée à Washington l'organisation de défense des droits de l'homme Human Rights First 5HRF). "L'annonce d'aujourd'hui est un pas dans la bonne direction alors que l'administration Obama œuvre pour réduire à zéro le nombre de détenus de Guantanamo d'ici la fin de l'année", a déclaré Raha Wala de HRF.
Avec AFP