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"PowaTag" : l'appli qui rêve de faire de l'ombre à Amazon

Le Britannique Dan Wagner lance en France son application d’e-commerce pour mobile "PowaTag". Pour le magazine "Forbes", elle pourrait faire de l’ombre à Amazon. Les géants du Web doivent-ils vraiment craindre cet homme ambitieux ? Rencontre.

A priori, "PowaTag", lancé mercredi 19 mars en France, n’est qu’une énième application de commerce mobile (m-commerce), cherchant à tirer profit du boom du secteur. Mais pour son créateur, le serial-entrepreneur britannique Dan Wagner, "PowaTag" est bien plus que ça. Cette dernière création permet d’effectuer des achats depuis un téléphone portable, en prenant simplement une photo.

Une fonction inédite pour une application mobile. Il n’est d’ailleurs pas le seul à croire qu’il a trouvé la prochaine poule aux e-œufs d’or. Au total, ce vétéran du Net a su réunir près de 100 millions de dollars et plus de 260 partenaires commerciaux. Il n’a pas hésité lui-même à investir 20 millions de dollars de sa poche dans ce projet.

Son ambition ? Faire de l’ombre aux géants du Net. Après New York et Londres, Dan Wagner s’est rendu à Paris pour le lancement officiel de PowaTag dans l'Hexagone. FRANCE 24 l’a rencontré.

En quoi PowaTag est-elle différente des applications de e-commerce sur mobile déjà présentes sur le marché ?

Dan Wagner: Il n’existe rien de semblable sur le marché. Nous faisons le lien entre d’un côté le e-commerce et de l’autre les magasins physiques. Nous offrons une nouvelle plateforme, que nous appelons "commerce anywhere" (le commerce partout) et qui permet au consommateur d’acheter instantanément un produit, en pointant simplement son téléphone sur une page de publicité, une vidéo sur Internet, ou juste en capturant un signal audio n’importe où dans la rue. En fait, on a réuni plusieurs technologies dans un seul produit, simple à utiliser.

Nous transformons les impulsions en achats, en éliminant l’attente qui entraîne souvent l’abandon des transactions.La force d’Apple avec iTunes, c’est d’avoir su inventer un produit simple en utilisant des technologies qui existaient déjà. Ce n’était pas une révolution, mais une évolution. Il y a un avant et un après iTunes. Et je suis convaincu qu’il y aura un avant et un après "PowaTag".

Vous pensez pouvoir faire concurrence à Amazon, comme le laisse entendre le magazine américain "Forbes" ?

D.W. : On ne va pas "dévorer" Amazon demain soir. En revanche, nous sommes ambitieux. "PowaTag" a un potentiel énorme notamment en termes de publicité. Nous n’aurons pas de publicité sur l’appli directement, mais les informations que nous collecterons seront utiles aux entreprises à qui nous les vendrons.

C’est, en effet, la première fois qu’il sera possible de vérifier si telle ou telle publicité fonctionne. Nous voulons que l’appli "PowaTag" soit omniprésente, qu’elle devienne à long terme un outil d’achat, pour tout ou presque, n’importe où et n’importe quand. Et je pense que nous sommes en passe d’y arriver.

Comment espérez-vous faire face aux géants du Net, tel Google, qui propose également une solution de paiement via un téléphone portable ?

D. W. : Ils n’ont pas franchement eu beaucoup de succès avec leur "Google wallet"(portefeuille numérique). Ils ont dépensé des milliards pour ce produit qu'aucun magasin n’utilise. Ce ne sont pas des experts du e-commerce ni de la vente en magasin. Ils sont très bons dans leur domaine, mais moins dans cet univers-là.

Nous comprenons à la fois très bien les enjeux et les problématiques du commerce en ligne et des magasins. Nous sommes bien partis pour réussir : nous avons les fonds, la technologie, et 260 marques (Carrefour, TF1, Uniqlo, Comptoir des Cotonniers etc.) avec nous. Il faudrait à nos concurrents potentiels au moins une bonne année, sûrement deux pour nous rattraper, et ce rien qu’au niveau technologique.

Si l’on vous proposait une offre de rachat, l’accepteriez-vous ?

D. W. : Je suis un homme d’affaires. Si on me fait une belle offre, je l’étudierais, mais on est encore loin de tout ça ! Nous n’avons aucun désir à l’heure actuelle de nous retirer. Nous pensons que nous avons le potentiel de créer un leader mondial avec ce projet et c’est ce que nous ferons.