Mediapart a dévoilé mardi des extraits de conversations privées entre Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog. Selon le site d'information, les écoutes judiciaires confirment les soupçons de trafic d'influence dans plusieurs dossiers.
Des extraits de conversations échangées entre Nicolas Sarkozy et son avocat, Thierry Herzog, ont été dévoilés mardi 18 mars par Mediapart. Selon le site d’information, ces écoutes enregistrées par la justice sur le téléphone confidentiel de l’ancien président français confirment les soupçons de trafic d’influence.
Le site avance que "du 28 janvier au 11 février 2014, Nicolas Sarkozy et son avocat Thierry Herzog ont tenté d’entraver méthodiquement le cours de la justice dans l’affaire des financements libyens et celle de ses agendas présidentiels saisis dans le dossier Bettencourt".
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Ces "bâtards de Bordeaux"
Nicolas Sarkozy veut faire interdire l'utilisation des agendas saisis dans l’affaire Bettencourt pour d'autres enquêtes qui le visent, notamment l'affaire des financements libyens. Pour ce faire, il a besoin que la Cour de cassation invalide les actes d'instruction de l'affaire Bettencourt qui l'utilisent. En cas d'annulation, toutes les mentions relatives aux agendas dans le dossier devront être supprimées dans le dossier Bettencourt. "Ce qui va faire du boulot à ces bâtards de Bordeaux", lâche M. Herzog dans une des conversations rapportées par Mediapart.
C'est auprès de Gilbert Azibert, haut magistrat à la Cour de cassation, que les deux hommes obtenaient des informations sur cette procédure de demande d'annulation. Et il avait la mission de rencontrer les magistrats chargés de trancher. Le 5 février, M. Herzog relate une conversation avec le juge, qui vient de parler à l'un des conseillers de la Cour chargé de statuer pour "bien lui expliquer" la situation.
En échange, Nicolas Sarkozy "se dit prêt à aider" le magistrat pour obtenir un poste de conseiller d'État à Monaco, comme le quotidien "Le Monde" l’avait révélé dans son article révélé le 7 mars dernier.
De fausses conversations de "Paul Bismuth"
Le 11 mars, les magistrats décident finalement de valider l'intégralité de la procédure. Les agendas restent dans les mains de la justice.
Les révélations de Mediapart font également état de mise en scènes destinées à tromper la vigilance des enquêteurs. Se sachant écoutés sur leurs lignes officielles, mais pas sur leurs lignes confidentielles, Sarkozy et Herzog montent de fausses conversations. "L'ancien chef de l'État français demande à son avocat de l'appeler sur sa ligne officielle pour “qu'on ait l'impression d'avoir une conversation”, avance Mediapart.