Le premier Rwandais jugé en France pour le génocide des Tutsi en 1994, Pascal Simbikangwa, a fait appel mardi de sa condamnation à 25 ans de prison pour "crime de génocide" et "complicité de crime contre l'humanité".
La justice française devra rejuger le premier Rwandais condamné à Paris pour sa
participation au génocide des Tutsi en 1994 : les avocats de Pascal Simbikangwa ont annoncé, mardi 18 mars, avoir déposé un appel de la condamnation de leur client à 25 ans de prison pour génocide et complicité de crimes contre l'humanité.
Âgé aujourd'hui de 54 ans, cloué dans un fauteuil roulant depuis un accident en 1986, Simbikangwa a nié en bloc pendant ces cinq semaines de procès les accusations génocidaires le visant, allant même jusqu’à se considérer comme un "Juste". "Depuis 20 ans, le TPIR [Tribunal pénal international pour le Rwanda, NDLR] n'a rien sur moi. Depuis six ans, la justice de France n'a rien sur moi", avait-il une dernière fois déclaré avant que les jurés ne partent délibérer.
Dans son jugement rendu le 14 mars, la Cour d'assises de Paris a estimé qu'il avait apporté un "concours actif" au fonctionnement des barrières érigées à Kigali pour filtrer et tuer les Tutsi pendant le génocide.
Mais pour ses avocats, il s'agit d'une décision "politique", à quelques semaines des commémorations du vingtième anniversaire du génocide au Rwanda, qui a salué la condamnation. Les avocats de Pascal Simbikangwa, Fabrice Epstein et Alexandra Bourgeot, avaient mis en lumière les témoignages les moins fiables pour jeter le doute sur ce procès historique.
Paris, condamné en 2004 par la Cour européenne des droits de l'homme pour la lenteur de sa justice, peut juger des présumés génocidaires rwandais depuis 1996 en vertu de la compétence universelle. Quelque 800 000 personnes sont mortes au Rwanda entre avril et juillet 1994, Tutsi pour la plupart mais aussi Hutu modérés.
Avec AFP