Les travaux de reconstruction des mausolées et des mosquées de Tombouctou ont commencé. Ces monuments classés au patrimoine mondial de l’Unesco avaient été détruits par des groupes armés au cours de l’occupation du nord du Mali en 2012.
Tombouctou renaît de ses cendres. Les habitants de la cité historique malienne ont commencé les travaux de reconstruction des mausolées, classés au patrimoine mondial de l'Unesco, endommagés au cours de l’occupation du nord et du centre du Mali par des groupes armés en juillet 2012.
"Nous allons reconstruire les mausolées, réhabiliter les mosquées, à Gao et à Tombouctou, et les bibliothèques des manuscrits", a déclaré à FRANCE 24 Lazare Eloundou, chef du bureau Unesco au Mali.
En 2012, il a suffi de quelques heures seulement pour que les djihadistes balayent 600 ans d’histoire. À coup de pioche et de burins, les islamistes d’Ansar Dine avaient détruit les mausolées de la grande mosquée Djingareyber, édifice majeur de Tombouctou où les grandes familles soufies se rendaient en pèlerinage. Dénonçant l’idolâtrie de ces lieux saints musulmans, les islamistes ont ravagé, selon l’Unesco, 14 des 16 mausolées de la cité ancienne.
"Une renaissance pour Tombouctou"
Mais aujourd’hui, la page de l’obscurantisme se tourne. Maintenant que ces groupes armés ont été chassés par l'intervention française au Mali, l'Unesco et les autorités maliennes ont lancé les travaux de reconstruction de ce patrimoine précieux. Trois prestigieuses mosquées et 14 mausolées seront remis sur pied.
" On a vu la destruction et nous assistons maintenant à la reconstruction. C'est un grand jour. Pour nous, c'est vraiment une renaissance pour Tombouctou", témoigne Abderrahmane Ben Essayouti, l’imam de la grande mosquée.
Estimé à 11 millions d’euros, le projet est financé principalement par la France, l'Union européenne, la Norvège et la Suisse. La coordination du plan d'action est pilotée par le ministère malien de la Culture, le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique et l'Unesco, appuyés par la Minusma (mission des Nations unies au Mali).
Les manuscrits de Tombouctou, trésor national
Les bibliothèques qui abritent les précieux manuscrits de la ville seront également réhabilitées. Plus de 350 000 manuscrits ont pu été sauvés au nez et à la barbe des extrêmistes pour être cachés à Bamako. Les djihadistes sont tout de même parvenus à en brûler 4 200.
Aujourd'hui, cette masse considérable de documents est stockée dans une dizaine de maisons et ils se font discrets pour ne pas tenter d'éventuels trafiquants. Le centre de recherche et de documentation Ahmed Baba, qui détenait les précieux documents, devra patienter plusieurs mois avant de les récupérer. L'Unesco et les autorités maliennes souhaitent commencer à les rapatrier avant l'été 2014.
Tombouctou n'est pas la seule ville concernée. À Gao, le tombeau des Askia et le site archéologique de Gao Saneye, seront eux aussi réhabilités.