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L'Union européenne et les États-Unis ont annoncé lundi des sanctions à l'encontre des personnalités ukrainiennes et russes jugées responsables de la situation en Crimée, après la proclamation de l'indépendance de la péninsule.

Bruxelles et Washington ne sont pas restés sans réagir au lendemain du référendum sur le rattachement de la Crimée à la Russie. L'Union européenne a adopté lundi 17 mars des sanctions contre 21 personnalités ukrainiennes et russes, jugées responsables du vote annexionniste de la Crimée par la Russie, a annoncé le ministre

Paris "pourra envisager" d'annuler la vente de Mistral à la Russie, selon Fabius

La France "pourra envisager" d'annuler la vente de navires militaires français Mistral à la Russie "si Poutine continue ce qu'il fait" en Ukraine, a déclaré lundi le chef de la diplomatie française Laurent Fabius, tout en soulignant que les autres pays européens devraient aussi prendre des sanctions.

"Ça fait partie du troisième niveau des sanctions. Pour l'instant nous sommes au deuxième niveau", a précisé le ministre français des Affaires étrangères sur TF1.

"Si Poutine continue ce qu'il fait, nous pouvons envisager d'annuler ces ventes, mais nous demanderons à d'autres, je pense notamment aux Britanniques, de faire l'équivalent avec les avoirs russes des oligarques à Londres. Les sanctions doivent toucher tout le monde", a-t-il déclaré, soulignant que l'annulation du contrat Mistral serait aussi "négatif pour les Français".

Avec AFP

lituanien des Affaires étrangères, Linas Linkevicius.

La principale personnalité visée de la péninsule séparatiste est Sergueï Axionov, élu "Premier ministre de Crimée" le 27 février, parce qu'il a "mené une campagne active en faveur de l'organisation du 'référendum' du 16 mars", précise le Journal officiel de l'UE, en détaillant la liste des personnes concernées.

Un autre dirigeant séparatiste, Vladimir Konstantinov, est également sanctionné pour avoir "appelé les électeurs à voter en faveur de l'indépendance de la Crimée", souligne-t-il.

Six autres responsables criméens sont concernés, dont le maire de Sebastopol et l'amiral Denis Berezovski, commandant en chef de la marine ukrainienne, qui avait annoncé le 2 mars qu'il prêtait allégeance aux autorités pro-russes de Crimée.

Parmi les 13 Russes sanctionnés, figurent trois responsables militaires actifs en Crimée, dont le commandant de la flotte de la mer Noire, Alexandre Vitko.

Parallèlement, le président des États-Unis, Barack Obama, a également décrété lundi des sanctions contre 11 hauts responsables gouvernementaux et politiques, a annoncé la Maison Blanche.

Parmi les personnes visées par des gels d'avoirs aux États-Unis, selon l'exécutif, figurent le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, la présidente du Conseil de la Fédération (chambre haute du Parlement russe), Valentina Matvienko, ainsi que deux proches conseillers du président Vladimir Poutine. Le président déchu Viktor Ianoukovitch est également visé par des sanctions américaines

Sanctions supplémentaires dans les prochains jours

"Nous essayons d'envoyer le message le plus fort possible à la Russie", afin qu'elle "comprenne combien la situation est grave" au lendemain du "soi-disant" référendum en Crimée, avait déclaré la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, à son arrivée à la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE.

Les ministres européens des Affaires étrangères "viennent de décider des sanctions – restrictions de visas et gels d'avoirs – contre 21 responsables ukrainiens et russes", a déclaré Linas Linkevicius sur son compte twitter.

Des sources diplomatiques ont précisé que les sanctions visaient treize responsables russes et huit Ukrainiens pro-russes. Toujours selon Linas Linkevicius, l'UE devrait prendre des "sanctions supplémentaires dans les prochains jours".

De telles sanctions sont inédites dans l'histoire des relations UE-Russie depuis l'effondrement de l'Union soviétique. Elles correspondent à l'application de la deuxième étape de la "réponse graduée" sur laquelle s'étaient entendus les chefs d'État et de gouvernement européens lors de leur réunion extraordinaire sur l'Ukraine du 6 mars.

Avec AFP