Pour la première fois depuis 1997, Paris et sa petite couronne sont soumises, ce lundi, au dispositif de la circulation alternée. Une décision prise pour lutter contre le pic de pollution qui suscite de nombreuses réactions.
Après cinq jours d'une importante pollution, la mesure de circulation alternée a débuté à 05h30 ce lundi 17 mars, à Paris et dans sa proche banlieue. En ce jour impair, seuls les véhicules disposant de plaques impaires sont autorisés à circuler. Ce disposant de plaques paires doivent donc rester au garage.
Une mesure historique qui n’avait plus été appliquée depuis 1997 et qui suscite de nombreuses réactions. "Le gouvernement se rend compte que cela devient un problème électoral", a ironisé notamment Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie de Paris, une semaine avant le premier tour des municipales.
La veille, l'ex-ministre de l'Écologie de la présidence Sarkozy parlait de "cache-misère", tandis que le Front de gauche et les écologistes d'EELV exprimaient leur satisfaction face à cette mesure, par ailleurs très mal vue des associations d'automobilistes.
Pour l'Automobile Club Association (ACA), elle est "précipitée, inefficace" et "va surtout générer la pagaille".
Un dispositif exceptionnel
Quelque 700 policiers sont mobilisés, sur une soixantaine de points de contrôle, pour surveiller les véhicules circulant dans la capitale et 22 communes limitrophes.
Les conducteurs de véhicules n'ayant pas l'autorisation de circuler seront verbalisés et devront s'acquitter d'une amende : 22 euros si elle est réglée immédiatement, 35 euros au-delà de trois jours. Ils seront ensuite invités à regagner leur lieu d'origine, faute de quoi leur véhicule sera immobilisé.
À Paris, les transports publics resteront gratuits jusqu'à ce que la circulation alternée soit levée. Il en va de même pour le stationnement des voitures à l'immatriculation paire.
"Nous comprenons parfaitement les difficultés, les agacements, voire même les colères qui peuvent être celles de certains automobilistes [...]. Mais il fallait prendre cette décision-là", a justifié devant la presse le ministre de l'Écologie, Philippe Martin.
Il a dit s'attendre à "une baisse importante de la fréquentation de voitures" dans la zone concernée. En 1997, l'expérience avait "donné des résultats", a rappelé le ministre, qui a par ailleurs appelé les employeurs à "faire preuve de souplesse" si des éléments de leurs équipes étaient retardés par ces dispositions exceptionnelles.
Avec AFP