Environ 50 000 personnes ont manifesté samedi à Moscou contre "l'occupation" de la Crimée et la politique de Vladimir Poutine. Au même moment, un millier de manifestants soutenaient la position du Kremlin, sur la place Rouge.
Des dizaines de milliers de Russes ont manifesté samedi à Moscou contre l'"occupation" de la Crimée et la politique du Kremlin, tandis qu'un rassemblement d'organisations nationalistes défendait au même moment la ligne officielle près de la place Rouge.
Environ 50 000 personnes ont manifesté, selon des journalistes de l’AFP. Une mobilisation rarement vue depuis les grandes manifestations qui avaient précédé et suivi le retour de Vladimir Poutine au Kremlin, en 2012. La police avait elle évoqué le chiffre de 3 000 personnes.
"Ne touchez pas à l’Ukraine"
"J'estime que la Crimée c'est l'Ukraine, même si la majorité des gens sont russes, ils doivent régler leurs problèmes avec leur État, la Russie n'a rien à voir avec ça", a dit Alla, une ancienne institutrice de 71 ans qui n'a pas souhaité donner son nom. "C'est une guerre, une occupation, c'est inacceptable de la part d'un État civilisé", a-t-elle ajouté.
Des manifestants ont scandé "Non au pouvoir des tchékistes !" [membres des services secrets, NDLR], ou encore "Navalny !", le nom de l'opposant numéro 1 au président Vladimir Poutine, qui est poursuivi et assigné à résidence à Moscou.
Au même moment, plusieurs milliers de personnes - 15 000 selon la police - étaient rassemblées près de la place de la Révolution et du Kremlin, à l'appel d'organisations nationalistes, avec des banderoles de soutien à la politique de Vladimir Poutine.
"Il n'y aura pas de Maïdan à Moscou !", ont lancé les orateurs, faisant allusion au nom de la place de l'Indépendance de Kiev, la capitale ukrainienne, où trois mois de manifestations ont débouché fin février sur la chute du président Viktor Ianoukovitch, réfugié depuis en Russie, et l'installation d'un nouveau pouvoir pro-occidental.
Nombre de jeunes gens portaient des coupe-vent rouges avec au dos le dessin du contour de l'ex-URSS et l'inscription "CCCP 2.0", allusion à la manière des logiciels informatiques à une nouvelle Union soviétique.
Avec AFP