La Chine est devenue le deuxième marché automobile mondial. Le salon de Shanghaï, qui ouvre ses portes lundi, est l’occasion de constater qu’il est aussi le principal espoir pour des constructeurs en difficulté.
Alors que le Salon de l’automobile de Shanghaï s’attend à recevoir près de 600 000 visiteurs entre le 20 et 24 avril, les constructeurs européens, américains et japonais tentent de renforcer leur position sur le marché chinois, le seul à connaître encore une véritable croissance. "Même si on n’est plus à des progressions de 20 à 25 % comme les trois dernières années, la Chine constitue avec une croissance à 10 % le principal espoir pour le monde automobile", explique Yale Zhang, directeur de la Greater China Vehicle Forecasts.
"Nous pensons que nos plus belles années sont devant nous", affirme Kevin Wale, le président de General Motors (GM) en Chine. Un optimisme confirmé par les chiffres : alors que les ventes aux Etats-Unis de GM ont chuté de 48 %, elles ont progressé de 25 % en Chine. Le japonais Nissan, qui souffre aussi mondialement, y prévoit une croissance de 20 %. Le pays est devenu le deuxième marché mondial et les 1,3 milliard d’acheteurs potentiels sont une promesse alléchante.
Le virage écolo
Mais la Chine ne compte pas être uniquement le nouveau tiroir-caisse des grands groupes mondiaux. Les constructeurs locaux veulent aussi leur part du gâteau. Au salon de Shanghaï, les Shanghaï Automative et autres Geely présentent un nombre record de nouveaux modèles. "Pour le moment, ils souffrent encore d’un retard technologique et d’un déficit d’image", précise Klaus Paur, directeur de TNS-China.
Un combat digne de David contre Goliath ? "Pour le consommateur chinois, le prestige de la marque devient de plus en plus important", confirme Klaus Paur. Mais l’émergence du marché des véhicules "écolo" pourrait changer la donne. La Chine veut clairement devenir le leader dans ce domaine et a instauré une ristourne de 11 000 dollars (plus de 8 400 euros) sur l’achat de voitures "vertes". "Ce n’est pas un hasard si la Chine mise gros sur ce marché, car les autres constructeurs commencent à peine leur investissement dans ce domaine et il y a donc moins de retard à rattraper", analyse Klaus Paur.
Reste que, pour le moment, le consommateur chinois achète de préférence de grosses voitures, aidé en cela par un prix de l’essence qui reste stable. Mais les constructeurs espèrent que les mentalités évolueront avec les incitations gouvernementales.