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Les recherches étendues à l'ouest, la Malaisie sous le feu des critiques

Cinq jours après la disparition de l'avion de la Malaysia Airlines, les critiques pleuvent sur les autorités malaisiennes. Les recherches ont été étendues à l'ouest et réduites à l'est, s'éloignant de la trajectoire prévue de l'appareil.

L'avion de la Malaysia Airlines, disparu samedi avec 239 personnes à bord, était toujours introuvable mercredi 12 mars. Les opérations de recherches pour le retrouver, auxquelles participent une dizaine de pays dont les États-Unis et la Chine, ont une nouvelle fois été étendues à l'ouest pour englober la mer Andaman et réduite du côté est.

Alors qu'elles se déroulaient dans un rayon de près de 200 km autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil, ces recherches s'effectuent désormais à des centaines de kilomètres de là, dans une direction ouest. La mer Andaman est bordée au sud par la pointe nord de l'île indonésienne de Sumatra, à l'est et au nord par la Thaïlande et la Birmanie.

"Nous ne laissons rien au hasard. Nous devons explorer toutes les possibilités", a justifié le chef de l'aviation civile malaisienne, Azharuddin Abdul Rahman.

La Malaisie sous le feu des critiques

Pressée de s'expliquer, l'armée de l'air malaisienne, qui avait la première évoqué un virage ou un demi-tour juste avant que le contrôle aérien ne perde le contact avec l'avion -- a assuré ne pas avoir changé d'avis.

L'armée "n'a pas exclu la possibilité d'un demi-tour en vol", a affirmé le général Rodzali Daud dans un communiqué. "C'est ce qui explique que les opérations de recherche et de sauvetage aient été étendues" aux eaux côtières à l'ouest de la péninsule malaisienne, a-t-il ajouté.

Il a néanmoins démenti les informations d'un média malaisien qui avait affirmé mardi en le citant, que le radar avait détecté l'appareil au-dessus du détroit de Malacca entre la péninsule malaisienne, sur sa côte ouest, et l'île indonésienne de Sumatra.

Des informations contradictoires et des recherches infructueuses qui contribuent à alimenter les critiques de plus en plus vives dans la presse du pays et sur les réseaux sociaux.

"L'humeur des Malaisiens commence à passer de la patience (...) au malaise et à la colère à force d'informations contradictoires sur (l'identité) de certains passagers, des bagages sortis de l'avion et de la confusion autour de sa dernière position connue", écrivait ainsi mercredi le Malaysian Insider, un important portail d'actualités.

Le Vietnam suspend ses recherches

L'hypothèse d'un changement brutal de cap, vers l'ouest, et la confusion autour de l'endroit supposé ou possible de la disparition de l'appareil ont par ailleurs convaincu le Vietnam de suspendre "temporairement" ses recherches aériennes et de réduire ses recherches navales en mer de Chine méridionale.

Le chef de l'armée de l'air malaisienne a estimé qu'il serait "inopportun de tirer des conclusions formelles sur la trajectoire de l'avion sans un haut degré de certitude et de vérification".

Quant aux passagers munis de faux passeports dont la présence à bord avait suscité des craintes sur le sort du vol MH370, ils ont été identifiés comme étant de jeunes Iraniens cherchant à gagner l'Europe pour y demander l'asile et n'ont pas de lien connu avec des groupes terroristes, selon Interpol.

Mais le patron de la CIA, John Brennan, s'est montré beaucoup moins catégorique sur ce point, indiquant qu'il "n'écarterai(t) pas", pour sa part, la piste terroriste.

Le Boeing 777-200 transportait 239 personnes, dont deux enfants en bas âge. Outre 153 Chinois et quatre Français, se trouvaient à bord 38 Malaisiens, sept Indonésiens, six Australiens, trois Américains et deux Canadiens, ainsi que des Russes et des Ukrainiens.

Avec AFP