
Le Parlement de Crimée a adopté, mardi, une déclaration d'indépendance vis-à-vis de l'Ukraine. Une étape préalable au référendum prévu dimanche, qui permettra le rattachement de la province à la Russie.
La Crimée fait un pas de plus vers la Russie. Les députés du Parlement pro-russe de Crimée ont déclaré, mardi 11 mars, la péninsule indépendante de l'Ukraine, étape préalable avant le référendum de dimanche pour permettre son rattachement à Moscou.
"Une déclaration d'indépendance de la République autonome de Crimée et de la ville de Sébastopol" a été adoptée par 78 des 81 députés présents, selon un communiqué de ce Parlement, considéré comme illégal par les autorités de Kiev.
Cette initiative des parlementaires intervient alors que les forces russes contrôlent les points stratégiques de la péninsule ukrainienne depuis la semaine dernière. Tout est en place pour une sécession rapide de la péninsule : le "Premier ministre" Serguiï Axionov s'est autoproclamé "chef des armées" et les deux millions de Criméens, majoritairement russophones, ont vu les chaînes russes remplacer les chaînes ukrainiennes sur leur poste de télévision. Des hommes en treillis fouillent tout voyageur arrivant à Simféropol en provenance du Nord et seuls les vols en provenance de Moscou peuvent y atterrir.
Pour le président déchu Viktor Ianoukovitch, la péninsule de Crimée se sépare de l'Ukraine en raison de ceux qui l'ont contraint à quitter le pouvoir. S'exprimant devant des journalistes à Rostov-sur-le-Don, en Russie, il a rappelé qu'à ses yeux, il était toujours "le président légitime de l'Ukraine " et a assuré qu'il rentrerait bientôt à Kiev.
Les Occidentaux jugent le référendum illégitime
De leur côté, les pays occidentaux ont jugé le vote du 16 mars illégitime et averti Moscou qu'ils pourraient prendre des sanctions à son encontre. John Kerry a prévenu, samedi, que toute initiative de Moscou en vue d'annexer la Crimée mettrait fin aux efforts diplomatiques pour régler la crise russo-ukrainienne.
Laurent Fabius a également adopté un ton des plus fermes envers Moscou, mardi 11 mars. Selon le chef de la diplomatie française, des sanctions contre la Russie pourraient être prises dès cette semaine, si Moscou ne répond pas à la proposition transmise par le secrétaire d'État américain, John Kerry, pour éviter une escalade en Ukraine.
"Nous leur avons envoyé une proposition pour cette désescalade. S'ils répondent positivement, John Kerry ira à Moscou et, à ce moment-là, les sanctions ne seront pas immédiates", a-t-il déclaré sur France Inter. "S'ils ne répondent pas ou s'ils répondent négativement, à ce moment-là, il y aura un train de sanctions qui pourra être pris dès cette semaine", a-t-il ajouté.
Un possible gel des avoirs
Laurent Fabius a notamment cité le possible gel d'avoirs personnels visant des Russes ou des Ukrainiens, ou des sanctions en matière de visas.
"De toutes les manières, le seul vote légitime, c'est le vote du 25 mai pour le président de la République en Ukraine. Le vote du 16 mars n'a aucune légitimité", a ajouté Laurent Fabius, en référence au referendum programmé sur un rattachement de la Crimée à la Russie.
Le Parlement de Crimée a fait, jeudi 6 mars, un pas de plus vers la partition de l'Ukraine en demandant à Vladimir Poutine le rattachement de la péninsule à la Russie et en annonçant un référendum le 16 mars.
Avec Reuters et AFP