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Malaysia Airlines : Interpol doute de la piste terroriste

Interpol a émis des réserves sur une hypothèse terroriste concernant la disparition de l’avion de la Malaysia Airlines. L’agence a indiqué que les deux passagers détenteurs de passeports volés avaient utilisé des passeports iraniens sur un autre vol.

Dans le cadre de l’enquête sur la disparition de l’avion de la Malaysia Arlines, Interpol a expliqué mardi 11 mars qu’elle ne privilégiait pas la piste terroriste. "Plus nous recevons d'informations, plus nous sommes enclins à conclure que ce n'est pas un incident terroriste", a dit lors d'une conférence de presse le secrétaire général de l'organisation de coopération policière basée à Lyon, Ronald K. Noble.

L’hypothèse d’un attentat avait été soulevée en raison de la brusque disparition de l'appareil, qui pourrait accréditer le scénario d'une explosion, nourri par la présence à bord de deux passagers voyageant avec les passeports volés d'un Italien et d'un Autrichien. Selon Interpol, ces deux hommes avaient utilisé des passeports iraniens dans un vol précédent entre Doha et Kuala Lumpur. Ils ont été identifiés comme Delavar Seyedmohammaderza, âgé de 29 ans et Pouri Nourmohammadi, âgé de 19 ans.

La police Malaisienne, pense toutefois, comme Interpol, que les deux hommes qui voyageaient avec des passeports volés à bord du Boeing 777 n'avaient rien à voir avec le terrorisme, les premiers éléments laissant penser qu'ils étaient plutôt en quête d'asile dans un pays tiers. « Nous ne pensons pas vraisemblable qu'ils soient membres d'un groupe terroriste et nous pensons qu'ils essayaient d'émigrer en Allemagne", a ainsi déclaré le chef de la police malaisienne, Khalid Abu Bakar au sujet de Pouri Nourmohammadi.

Toujours aucune trace

Trois jours après la disparition de l'avion de la Malaysia Airlines, les recherches se sont intensifiées. La Chine, dont 153 ressortissants se trouvaient à bord de l'appareil et qui reproche à la Malaisie de ne pas avoir immédiatement engagé tous les moyens nécessaires, a ainsi annoncé le déploiement de dix satellites pour appuyer les secours. Ces satellites à haute résolution serviront notamment à l'aide à la navigation, l'observation des conditions météorologiques et les communications.

Le vol MH370, parti de Kuala Lumpur à destination de Pékin avec 239 personnes à bord, a brusquement disparu des radars dans les premières heures de samedi, alors qu'il se trouvait entre la côte orientale de la Malaisie et le sud du Vietnam.
Menées depuis sans aucun résultat, les recherches ont été étendues en mer de Chine méridionale, de 50 miles marins (environ 90 km) à 100 milles de rayon, autour du lieu où le contrôle aérien a perdu le contact avec l'appareil.

À plusieurs reprises depuis samedi, les secours ont fait état de la découverte en mer d'éléments susceptibles d'appartenir à l'avion dans l'hypothèse où il se serait abîmé ou désintégré en plein vol. Mais à chaque fois, il s'est avéré après vérification, que ces éléments n'étaient pas reliés au Boeing. Ainsi, les analyses d'une nappe de carburant détectée en mer près du point possible de disparition de l'appareil ont également révélé qu'il ne provenait pas de l'avion.

Des dizaines de navires, d'avions et d'hélicoptères de neuf pays - notamment la Chine, les États-Unis, le Vietnam, la Malaisie - participent également aux opérations. Très mobilisés, les États-Unis ont envoyé deux destroyers, l'USS Kidd et l'USS Pinckney, transportant des hélicoptères Sea Hawk MH-60, et un avion de surveillance P-3C Orion. La police fédérale américaine (FBI) et l'agence américaine de la sécurité dans les transports (NTSB) ont envoyé des techniciens et enquêteurs auxquels se sont joints des spécialistes de Boeing.

Des téléphones de passagers sonneraient toujours dans le vide

De nombreux proches des passagers de l'avion ont exprimé leur frustration et leur colère contre Malaysia Airlines, mais aussi contre les autorités chinoises et malaisiennes, fustigeant une gestion de crise "opaque" et le manque d'informations.

Un fait nouveau est venu ajouter à leur anxiété. Selon le "Washington Post", plusieurs téléphones de passagers présents à bord du Boeing continueraient de sonner dans le vide, ont assuré leurs proches, qui ont tenté de les joindre. D'après plusieurs sites d'informations, dix-neuf familles ont signé un communiqué commun attestant que plusieurs numéros de téléphones étaient toujours actifs.

Le Boeing 777-200 transportait 239 personnes, dont deux enfants en bas âge. Outre les 153 Chinois et quatre Français (dont trois élèves du Lycée français international de Pékin), se trouvaient à bord 38 Malaisiens, sept Indonésiens, six Australiens, trois Américains et deux Canadiens, mais également des Russes et des Ukrainiens.

Si l'avion s'est abîmé en mer, il pourrait s'agir de la catastrophe aérienne la plus meurtrière d'un avion de ligne depuis 2001, date de l'accident d'un Airbus A300 d'American Airlines qui avait fait 265 morts aux États-Unis.

Avec AFP