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La conférence sur le racisme entachée par les défections en série

Par crainte des dérapages antisémites, plusieurs pays ont décidé de boycotter la conférence "Durban II" de l'ONU sur le racisme qui s'ouvre, ce lundi, à Genève. Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad doit y prononcer un discours.

C’est dans un climat alourdi par le boycott de nombreux pays occidentaux et les récentes déclarations du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, que s’ouvre, ce lundi à Genève, la conférence de l’ONU sur le racisme, dite de "Durban II".


"Les absents menacent de faire tourner cette conférence au fiasco, estime Christophe Robeet, envoyé spécial de FRANCE 24 à Genève. Pour eux, les conditions ne sont pas réunies afin que ne se répètent pas les dérives de 2001."


Lors de la précédente conférence sur le racisme, organisée à Durban en Afrique du Sud, les Etats-Unis et Israël avaient en effet quitté le sommet pour protester contre les tentatives des pays arabes de faire inscrire, dans la déclaration finale, le sionisme comme une forme de racisme.


Cette fois, le projet de texte final ne mentionne ni Israël ni la diffamation des religions, deux "lignes rouges" définies par les Occidentaux. Et le document a maintenu, contre l’avis de l’Iran, le paragraphe sur la mémoire de l'Holocauste.


Les Etats-Unis ont toutefois annoncé, samedi, qu'ils resteraient à l'écart de la réunion genevoise, tout comme l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas, rejoignant en ainsi Israël, le Canada et l’Italie qui ont fait connaître leur absence de longue date. Dimanche, l’Allemagne est venue s’ajouter à la liste des portés pâles.


Dérapage iranien ?


La France, quant à elle, a décidé de prendre part à la conférence pour défendre sa position sur les droits de l’Homme. "Le texte est acceptable, Israël n'est pas stigmatisé, a déclaré, ce lundi sur France Info, le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, en faisant allusion au projet de déclaration. Il a précisé que les Européens quitteraient la conférence en cas de "dérapage" iranien. Le Royaume-Uni et la République tchèque ont également fait le choix d’être présents.


"Malheureusement, nous ne pouvons pas être sûrs que la conférence ne serve pas encore de tribune à des opinions choquantes, antisémites notamment", a de son côté indiqué le ministre australien des Affaires étrangères, Stephen Smith, résumant le sentiment partagé par les autres pays boycotteurs.


Au centre de tous les esprits, la venue du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui doit prononcer un discours dans l’après-midi au siège des Nations unies de Genève. Sa dernière déclaration dimanche, avant de se rendre en Suisse, n’est pas là pour apaiser les esprits. "L'idéologie et le régime sioniste (sont) les porte-drapeaux du racisme", a-t-il déclaré.