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Moscou menace Washington mais ne veut pas de "Guerre froide"

Irrité par les sanctions des Occidentaux, le Kremlin a menacé des conséquences néfastes que pourraient avoir ces mesures, notamment en matière énergétique. Moscou a toutefois assuré qu'il ne souhaitait pas de "Guerre froide".

La Russie continue de souffler le chaud et le froid sur la crise ukrainienne. Se voulant rassurant, le Kremlin a fait savoir, vendredi 7 mars, que Moscou ne souhaitait pas "une nouvelle Guerre froide", après les tensions exacerbées avec l'Occident à la suite de la demande de la péninsule ukrainienne pro-russe de Crimée d'être rattachée à la Russie.

"On voudrait l'éviter, j'espère qu'elle n'a pas encore commencé et qu'elle ne commencera pas", a ainsi déclaré Dimitri Peskov, le porte-parole du président russe Vladimir Poutine. En dépit des "profondes divergences de vue entre la Russie, les pays européens et les États-Unis, il reste un espoir que le dialogue permettra de trouver des points d'accord", a-t-il ajouté.

Menace énergétique

Ces déclarations interviennent après la menace de la Russie d'avoir recours à la carte énergétique, après qu'elle a été visée par des sanctions économiques et diplomatiques de la part des États-Unis et de l'Union européenne. Ces derniers dénoncent "l'agression" des forces russes, qui ont pris de facto le contrôle de la Crimée.

Le géant public russe Gazprom a, ainsi, mis en garde Kiev, vendredi, contre une interruption de ses exportations de gaz si le nouveau pouvoir ne s'acquittait pas au plus vite de sa dette de près de deux milliards de dollars.

"Effet de boomerang"

Un peu plus tôt dans la journée de vendredi, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a adressé une ferme mise en garde à Washington. Il a prévenu son homologue américain John Kerry qu'une action précipitée ou l'imposition de sanctions pourrait être susceptible de nuire aux relations russo-américaines. Il a lancé son avertissement lors d'une conversation téléphonique avec le chef de la diplomatie américaine.

Au cours de cet entretien, les deux ministres ont poursuivi les discussions qu'ils ont eues à Paris et à Rome et qui n'ont pas permis de surmonter leurs divergences concernant la crise ukrainienne.

"M. Lavrov a mis en garde contre des initiatives hâtives et irréfléchies susceptibles de porter préjudice aux relations russo-américaines, et notamment contre des sanctions qui auront inévitablement un effet de boomerang sur les États-Unis eux-mêmes", a indiqué le ministère dans un communiqué diffusé sur son site Internet.

Les deux chefs de la diplomatie ont décidé de "continuer à étudier les problèmes relatifs à la crise politique aiguë" en Ukraine, selon le communiqué.

Avec AFP