logo

Traqué par la presse, Dorian Nakomoto nie être le mystérieux créateur du bitcoin

Le “scoop” du magazine "Newsweek" sur l’identité de l'inventeur du bitcoin a soulevé un ouragan médiatique qui s’est abattu sur Dorian Nakomoto. L'homme, qui fait l'objet d'une attention non désirée, nie être l'inventeur de la monnaie dématérialisée.

“Je ne suis pas Dorian Nakamoto”. Après des années de silence, Satoshi Nakamoto a refait surface, vendredi 7 mars, sur le forum où il avait annoncé, en 2009, la création du bitcoin. Cette fois-ci, il a tenté de remettre en cause le “scoop” publié la veille par "Newsweek" sur l’identité véritable du père de la célèbre monnaie dématérialisée.

Pas sûr qu’une simple phrase postée sur un forum suffise pour faire retomber la pression médiatique qui s’est abattue, depuis l’article à sensation de "Newsweek", sur son homonyme Dorian S. Nakamoto, ingénieur physicien de 65 ans . Après tout, personne ne sait, depuis 2009, qui se cache derrière le pseudo Satoshi Nakamoto. Ce pourrait très bien être ce sexagénaire, propulsé du jour au lendemain au rang de rock star médiatique, qui cherche à retrouver un peu d’anonymat.

Car une chose est sûre : Dorian S. Nakamoto nie farouchement et publiquement avoir quoi que ce soit à voir avec l’univers bitcoin et voudrait qu’on le laisse tranquille. C’est raté. Après la bombe lâchée par "Newsweek", son téléphone n’a pas cessé de sonner et sa maison à Temple City, en Californie, a été prise d’assaut par des journalistes.

“Cirque médiatique”

Le "Los Angeles Times" a même, jeudi 6 mars, suivi en direct la traque de Dorian S. Nakamoto. Car cet Américain d’origine japonaise a tenté d’échapper à la meute médiatique en montant dans la voiture d’un reporter de l’agence de presse AP, le seul à qui il a bien voulu répondre. La course poursuite en voiture qui s’en est suivi à Los Angeles a, d’après le "LA Times", été digne d’un film d’action hollywoodien. La presse américaine a, ensuite, fait le pied de grue devant le restaurant japonais où Dorian Nakamoto a répondu aux questions du journaliste.

"19 journalistes attendent devant les bureaux d'AP. Les principaux, les agences, des médias japonais, Buzzfeed..."

“J’ai entendu parler du bitcoin la première fois il y a trois semaines, quand la journaliste de 'Newsweek' a contacté mon fils”, a-t-il expliqué à AP. Il reconnaît, cependant, la véracité de la plupart des éléments biographiques écrits à son sujet par le magazine. Dorian S. Nakamoto s’appelait bien Satoshi Nakamoto avant de changer son prénom dans les années 70. Il a effectivement travaillé sur des contrats secrets pour le compte d’agences gouvernementales. Mais, il n’a jamais dit, comme l’affirme la journaliste Leah McGrath Goodman, qu’il avait travaillé sur le bitcoin.

“Combien de temps ce cirque médiatique va-t-il durer ?”, s’est-il lamenté au cours de son entretien avec AP. L’attitude de "Newsweek" et de sa journaliste d’investigation va sûrement alimenter encore quelque temps la ferveur des médias au sujet de l’histoire du vrai-faux inventeur du bitcoin. Leah McGrath Goodman maintient sa version de l’histoire et répète sa certitude à qui veut l’entendre. Dorian et Satoshi sont une et une seule personne. L’ingénieur sexagénaire lui aurait même avoué, sur le perron de sa porte, à Temple City, “ne plus être impliqué dans le bitcoin et d’avoir laissé le projet entre d’autres mains”. Dans les bureaux de 'Newsweek', qui vient de relancer une version imprimée après deux ans d’existence purement numérique, cet emballement médiatique tombe, en tout cas, à pic.

Tags: Médias, Bitcoin,