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Quatre homosexuels nigérians fouettés sur décision d’un tribunal islamique

Quatre Nigérians reconnus coupables d’homosexualité ont été fouettés, jeudi, sur décision d’un tribunal islamique du nord du pays. Accusés d’avoir créé un club homosexuel, ils avaient plaidé coupable.

Un tribunal islamique a fait fouetter jeudi quatre hommes reconnus coupables d'homosexualité dans le nord du Nigeria. Cette pratique est interdite par la loi nigériane.

Les quatre jeunes hommes, âgés de 22 à 28 ans, ont été condamnés à 15 coups de fouet. La sentence, prononcée par une cour islamique de la ville de Bauchi, n'a pas été exécutée en public.

Selon le greffier Abdul Mohammed, l'affaire a été jugée à huis clos pour des raisons de sécurité, car une foule en colère avait attaqué le tribunal pendant le procès, forçant le juge à suspendre l’audience. Les protestataires réclamaient l'exécution des quatre hommes.

"Les quatre hommes [...] ont été condamnés à 15 coups de fouet et une amende de 20 000 naira (près de 88 euros) et la peine a été immédiatement appliquée", a déclaré Abdul Mohammed.

"La session s'est déroulée à huis clos et le jugement prononcé et exécuté avant que la nouvelle circule en ville", a-t-il ajouté. Il a par ailleurs précisé que le tribunal agirait de la même façon pour trois affaires similaires.

Les unions homosexuelles interdites par la loi

Les quatre hommes faisaient partie d'un groupe accusé d'avoir créé un club homosexuel. Lors d'une première audience le 6 janvier, ils avaient plaidé coupables. Quatre autres étaient passés devant un tribunal islamique différent et un accusé chrétien a été jugé par une cour laïque.

Au début du mois de janvier, le président nigérian Goodluck Jonathan avait promulgué une loi interdisant les unions entre personnes de même sexe et restreignant les droits des homosexuels, très critiquée sur la scène internationale.

Cette loi a été adoptée à l'unanimité par les parlementaires nigérians en mai dernier. Elle prévoit une peine de 14 ans de prison en cas de mariage homosexuel et 10 ans d'emprisonnement contre les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation.

Le texte prévoit par ailleurs que "toute personne qui fait fonctionner ou participe à des clubs gays, des sociétés ou des organisations pour homosexuels [...] encourt une peine de 10 années d'emprisonnement".

Avec AFP