
Bouygues a détaillé, jeudi, son offre de rachat de SFR qui valorise l'opérateur à 14,7 milliards d'euros. Numericable, l'autre acteur intéressé par la filiale de Vivendi, a aussi soumis une offre dont les détails n'ont pas encore été rendus publics.
Bouygues ne compte pas laisser Numericable mettre la main sur SFR sans batailler. Le géant français du BTP, et troisième plus important opérateur téléphonique en France, a déposé mercredi à 20h auprès de Vivendi son offre de rachat pour sa filiale mobile.
Dans un communiqué, Bouygues a précisé, jeudi 6 mars, les détails de sa proposition. Le groupe cherche à faire plaisir à tout le monde : à Vivendi et au gouvernement. Pour séduire l'actuel propriétaire de SFR, l'offre du bétonneur valorise l'opérateur mobile à 14,7 milliards d'euros, soit très près des 15 milliards d'euros que Vivendi voudrait tirer de la vente. Bouygues offrirait une partie de l'argent en cash (10,5 milliards d'euros) et le reste en parts du nouvel ensemble qui serait ensuite introduit en bourse.
Bouygues a aussi pris soin de caresser le gouvernement, et notamment le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg, dans le sens du poil. Le repreneur potentiel a ainsi assuré qu'il n'y aurait pas de "départ contraint" et que Bouygues comptait même recruter. Le groupe a, en plus, souligné sa volonté de passer des accords avec d'autres groupes français pour développer le réseau de ce SFR à la sauce BTP. Un clin d'œil au "made in France" qui devrait plaire à Bercy.
Des offres proches
Reste à savoir si cette offre sera jugée plus alléchante que celle de Numéricable, dont les détails n'ont pas encore été rendus publics. Le cablo-opérateur français aurait, d'après des informations obtenues par "Le Figaro", mis 11 milliards d'euros en numéraire sur la table et le reste en participations. Le total de l'opération valoriserait SFR à 15 milliards d'euros. Patrick Drahi, PDG d'Altice (la maison mère de Numericable), a aussi assuré qu'il n'y aurait pas de plan social.
Les deux offres sont donc assez proches. Mais elles présentent chacune des faiblesses très spécifiques. Dans le cas de Numericable, les liens fort entre Altice et certains pays considérés comme des paradis fiscaux (comme le Luxembourg, la Suisse et les Caraïbes) peuvent faire mauvais effet dans le cadre d'une opération financière de cette importance. La perspective d'un rachat de SFR par Bouygues pose davantage le problème de la concurrence. Il y aurait, en effet, moins d'acteurs sur le marché, et donc moins de choix pour le consommateur.