Dans le sillage des Bourses européennes, la Bourse de New York a fortement chuté après six semaines de progression consécutive. Le Dow Jones clôture en baisse de 3,56 %, tandis que le Nasdaq accuse une perte de 3,88 %.
Les valeurs américaines ont terminé en forte baisse, lundi, les investisseurs prenant leurs bénéfices après six semaines de hausse, alors que la santé du secteur financier et de l'économie restent préoccupantes.
Les trois grands indices boursiers de Wall Street ont perdu autour de 4 % chacun.
L'indice Dow Jones a cédé 3,56 %, ou 289,60 points, pour tomber sous les 8 000 points, à 7 841,73 points, le Standard & Poor's 500 a perdu 4,28 %, ou 37,21 points à 832,39 points, et le composite du Nasdaq 3,88 %, ou 64,86 points, à 1 608,21 points.
Les investisseurs s'interrogent sur le maintien de la tendance des résultats bancaires meilleurs que prévu observés ces derniers temps après l'annonce par Bank of America d'une forte augmentation de ses créances douteuses, bien que son bénéfice trimestriel ait plus que doublé au premier trimestre grâce à l'intégration de Merrill Lynch.
Bank of America a plongé de plus de 24,3 %, à 8,02 dollars.
Dans ce contexte, les prises de bénéfices sont apparues logiques alors que l'indice S&P 500 a regagné 23 % depuis son point bas de clôture du 9 mars au terme de six semaines d'un rebond dû à des commentaires positifs de la part des banques et à des indicateurs macro-économiques donnant à penser que le fond du marasme avait peut-être été touché.
Vendredi, le S&P a signé sa plus longue hausse depuis 2007 sur six semaines, tandis que le Dow affichait son gain le plus important sur la même période depuis juillet 1938.
Lundi, a également pesé sur le secteur bancaire une information du "New York Times" selon laquelle plusieurs responsables de l'administration Obama estiment pouvoir éviter de demander au Congrès des fonds supplémentaires pour aider les banques, en convertissant en actions ordinaires les capitaux déjà apportés aux plus grands établissements du pays.
Certains critiques pourraient considérer une telle décision comme une nationalisation déguisée, car l'État deviendrait le premier actionnaire de plusieurs banques, indique le quotidien américain.
Citigroup dégringole, Sun s'envole
La banque Citigroup a chuté de près de 20 %, à 2,94 dollars. Goldman Sachs estime que les pertes sur crédit de la banque continuent de gonfler à un rythme rapide. Selon Goldman, la perte courante de Citi au premier trimestre s'est inscrite à 38 cents par action.
L'indice KBW des bancaires a dévissé de 15,35 %.
"Bank of America a sorti des chiffres (...), mais les gens n'y croient pas. Ils ne croient pas Ken Lewis (le patron de la banque, NDLR) quand il dit qu'il n'a pas besoin de lever des capitaux supplémentaires, commente Stephen Massocca, chez Wedbush Morgan. Le marché commence à se rendre compte que les financières ne sont pas encore sorties d'affaires."
Selon le courtier JP Morgan Securities, les banques américaines risquent de perdre 400 millions de dollars supplémentaires en raison de la crise financière. Le courtier estime que certains établissements auront besoin d'être encore recapitalisés.
Pour ajouter à la note négative, le président Barack Obama a indiqué ce week-end que l'économie restait en situation difficile, tandis que ses conseillers économiques tempéraient les espoirs d'une reprise rapide.
Sur le front des fusions-acquisitions, Sun Microsystems a bondi de près de 37 %, à 9,15 dollars, après l'annonce d'une OPA amicale d'Oracle. Le spécialiste des logiciels de gestion de bases de données propose 9,50 dollars par action Sun. Oracle a perdu 1,26 %, à 18,82 dollars.
Les embouteilleurs du groupe PepsiCo, Pepsi Bottling Group et PepsiAmericas ont, eux aussi, profité de l'annonce d'une OPA. Pepsi a offert, lundi, environ six milliards de dollars (4,6 milliards d'euros) pour racheter les minoritaires de ses deux principales filiales d'embouteillage.
Pepsi Bottling a bondi de près de 22 %, à 30,73 dollars, et PepsiAmericas 26 %, à 25,04 dollars. Pepsi a cédé 4,35 %, à 49,86 dollars.
Les échanges ont été animés : 1,76 milliard d'actions ont changé de mains sur le NYSE, contre 1,49 milliard l'an dernier, et 3,07 milliards sur le Nasdaq, contre 2,28 milliards l'an dernier.
L'indice de volatilité, qui mesure la volatilité de l'indice S&P 500 et qui est aussi connu sous le nom de "baromètre de la peur", a bondi de 15,4 %, sa plus forte hausse quotidienne depuis le 20 janvier.