Les chefs de la diplomatie américaine et russe doivent se rencontrer, mercredi à Paris, sur fond de vives tensions sur la situation en Ukraine. La veille, Barack Obama a dénoncé le viol par Moscou des lois internationales.
Après avoir accusé la Russie d'"envahir l'Ukraine", le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, doit retrouver son homologue russe Sergueï Lavrov, à Paris, mercredi 5 mars. Cette rencontre entre les deux responsables, qui se sont beaucoup invectivé au cours des derniers jours, devrait avoir lieu dans l'après-midi.
Alors que la rencontre concerne initialement le Liban, il n'est pas exclu que le président français, hôte de cette réunion prévue de longue date, n'en profite pas pour réunir les principaux acteurs impliqués dans la crise ukrainienne, russe et occidentaux. Dans la matinée, une rencontre trilatérale doit se tenir en présence de John Kerry, son homologue britannique William Hague et le ministre des Affaires étrangères ukrainien en exercice, Andrii Deshchytsia. "Il y aura des contacts sur l'Ukraine", a confirmé l'entourage du président français. Parmi les sujets de discussions devrait figurer l'idée proposée par la chancelière allemande de créer un "groupe de contact" international sur l'Ukraine.
"Viol des lois internationales"
Cette rencontre intervient au lendemain d’un entretien téléphonique entre la chancelière allemande Angela Merkel et Barack Obama, au cours duquel le président américain a mis en doute la bonne foi de Vladimir Poutine, affirmant que ses déclarations "ne trompaient personne". Le chef d'État russe a affirmé, lors d'une conférence de presse, que ses soldats n'étaient pas positionnés en Crimée, arguant qu'il sagissait de milices d'auto-défense.
Selon le compte-rendu officiel de cette conversation par la Maison Blanche, Barack Obama et Angela Merkel se sont entendus sur "l'importance d'une désescalade, avec le déploiement d'observateurs internationaux" et le lancement d'un dialogue entre Moscou et Kiev.
"Les Russes ont clairement violé les lois internationales", a encore affirmé M. Obama mardi soir lors d'une réunion de levée de fonds, avant de tempérer: "Nous pouvons parvenir à une désescalade". Côté russe, cela inclurait notamment un retour des soldats à leur base en Crimée.
Un sommet extraordinaire de l'Union européenne pourrait décider, jeudi 6 mars, de mesures coercitives à l'égard de Moscou.
Avec AFP