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Poutine dénonce "une prise de pouvoir par les armes" à Kiev

Pour la première fois depuis la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, son homologue russe Vladimir Poutine s’est exprimé à Moscou, mardi, face à la presse. Il a notamment condamné le "coup d’État" qui a fait basculer Kiev.

La rencontre s’est tenue dans la banlieue de Moscou. Face à un parterre de journalistes, le président russe Vladimir Poutine a nié, mardi, l'intervention des forces russes en Ukraine, mais il a cependant averti que la Russie pourrait envoyer des soldats dans l’est du pays si ses citoyens venaient à être menacés.

Questionné sur la présence de forces russes en opération en Crimée, où les bases ukrainiennes sont encerclées par des hommes en uniforme ne portant aucun signe d'identification, le président russe a répondu : "Non, elle ne participent pas. Ce sont des forces locales d'auto-défense".

Le secrétaire d'État américain, John Kerry, avait dénoncé très fermement, samedi 1er mars, "l'invasion et l'occupation" de l'Ukraine par la Russie, alors que les nouvelles autorités pro-occidentales à Kiev avaient fait état de l'arrivée en Crimée de plusieurs milliers de soldats russes ces derniers jours.

Vladimir Poutine a ajouté qu'une intervention militaire russe en Ukraine n'était "pas nécessaire pour le moment", mais que la Russie se réservait le droit de recourir à "tous les moyens" pour protéger ses citoyens en cas de menace avérée.

"Si nous prenons la décision d'utiliser les forces armées en Ukraine, elle sera tout à fait légitime, en complet accord avec le droit international, dans la mesure où nous avons une demande du président légitime (Viktor Ianoukovitch). Nos obligations coïncident dans ce cas avec nos intérêts à défendre les gens que nous considérons proches du point de vue historique, culturel, économique", a-t-il développé, précisant que cela relèverait alors d'une "mission humanitaire".

"Une demande du président légitime"

Il s’agit des premières déclarations publiques de Vladimir Poutine depuis la destitution par le Parlement ukrainien, le 22 février, du président pro-russe Viktor Ianoukovitch.  Depuis, l'ancien chef d'État est réfugié en Russie.

"Nous avons une demande du président légitime", Viktor Ianoukovitch, pour procéder à une intervention militaire en Ukraine, a souligné le président russe, qui a expliqué qu’il considérait que ce dernier était toujours le chef de l'État ukrainien.

"Il n'y a du point de vue juridique qu'un seul président légitime, il est clair qu'il n'a aucun pouvoir. Mais, je l'ai déjà dit, je veux le répéter, ce président légitime du point de vue purement juridique est évidemment Ianoukovitch", a-t-il martelé tout en soulignant que Viktor Ianoukovitch n'avait "pas d'avenir politique".

Vladimir Poutine a par ailleurs condamné l’arrivée au pouvoir des nouvelles autorités pro-occidentales à Kiev. "Il ne peut y avoir qu'une seule appréciation sur ce qui s'est passé à Kiev et en Ukraine : il s'agit d'un coup d'État anti-constitutionnel, d'une prise de pouvoir par les armes".

Avec AFP