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Beppe Grillo condamné à quatre mois de prison ferme

L'ancien humoriste italien et fondateur d'un mouvement contestataire Beppe Grillo a été condamné lundi à quatre mois de prison ferme pour avoir brisé des scellés du chantier TGV Lyon-Turin en décembre 2010. Une peine jugée sévère par ses partisans.

Beppe Grillo écope d'une peine de prison ferme. L'ancien humoriste italien et chef du Mouvement cinq Etoiles (M5S) contestataire et anti-partis, a été condamné lundi 3 mars par le tribunal de Turin (nord-ouest) à quatre mois de prison ferme pour avoir brisé les scellés du chantier du TGV Lyon-Turin, lors d'une manifestation contre la ligne ferroviaire en décembre 2010.

"Je ne baisserai pas les bras, votre solidarité est très importante pour moi", a réagi le dirigeant populiste sur son compte Twitter à l'annonce du verdict, à laquelle il n'a pas assisté.

Le procureur avait requis une peine de neuf mois de prison à l'encontre du militant.

Onze autres opposants à la construction de cette ligne ont également été condamnés à des peines allant jusqu'à neuf mois de prison. Dix autres ont été relaxés.

Chasse aux sorcières

La peine de prison ne sera certes pas effective tant que toutes les possibilités d'appel n'auront pas été épuisées. Mais la sévérité de la condamnation a provoqué la colère de ses partisans.

Pour le dirigeant historique des "NO TAV" (Non au TGV), Alberto Perino, condamné lui aussi lundi à quatre mois de prison ferme, "une condamnation aussi lourde, pour un délit de ce type, est un cas unique en Italie". "Cela illustre bien le climat de chasse aux sorcières qui existe", a-t-il souligné.

Le 15 janvier, trois responsables du mouvement opposé au TGV Lyon-Turin avaient été condamnés à verser près de 200 000 euros de dommages et intérêts pour avoir mené des actions contre le chantier.

Lancé en 2001, le projet a pris du retard et sa mise en service est prévue, au plus tôt, en 2025/26. Selon ses promoteurs, cette "autoroute ferroviaire", projet stratégique dans le cadre du réseau européen, doit permettre de libérer les routes d'un million de camions par an et d'éviter l'émission de trois millions de tonnes de CO2 par an.

Jugé en revanche trop coûteux, destructeur de l'environnement et inutile par ses détracteurs, ce projet a été la cible de nombreuses attaques, avec des manifestations parfois violentes côté italien.

Avec AFP et Reuters

 

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