Cinq Taliban ont été tués près de la frontière afghane, dimanche, par l’armée pakistanaise. La veille, le chef des insurgés islamistes avait annoncé un cessez-le-feu, afin de reprendre les négociations de paix avec Islamabad.
Le cessez-le-feu annoncé samedi n’y a rien fait : l’armée pakistanaise a annoncé, dimanche 2 mars, qu’elle avait tué cinq rebelles affiliés aux Taliban lors d’un bombardement qui visait le mollah Tamanchey. La veille, ce dernier avait conduit une attaque à l’aide de bombes artisanales contre une équipe médicale dans la zone tribale de Khyber, un fief taliban situé près de la frontière afghane. Douze personnes avaient été tuées, onze paramilitaires et un enfant, selon Jahangir Khan, un haut responsable local.
Peu après cette attaque, les Taliban avaient annoncé un cessez-le-feu d’un mois, dans le but affiché de permettre la reprise des négociations de paix avec le gouvernement d’Islamabad. "Nous annonçons un cessez-le-feu d'un mois à partir d'aujourd'hui et appelons tous nos camarades à respecter cette décision (…) pendant cette période", avait déclaré samedi à l'AFP Shahidullah Shahid, le porte-parole officiel du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), un regroupement de factions islamistes armées responsable de centaines d'attentats meurtriers depuis sa création en 2007.
Pourparlers en suspens
Certains analystes estiment que cette offre de cessez-le-feu s’explique par des allégations selon lesquelles l’armée prépare une vaste opération dans la région du Waziristan du Nord, à la frontière avec l’Afghanistan, qui est un bastion des Taliban et des groupes liés au réseau Al-Qaïda.
Le Premier ministre, Nawaz Sharif, avait relancé fin janvier, à la surprise générale, le processus de paix avec les insurgés du TTP. Les deux parties avaient entamé des pourparlers formels, mais ceux-ci ont été marqués par des affrontements sur le terrain, l'armée et les Taliban ne s'étant alors pas engagés à respecter une trêve. Après l'exécution par les Taliban de 23 paramilitaires, le gouvernement avait suspendu les pourparlers il y a près de deux semaines. Puis l'aviation pakistanaise avait pilonné les positions des rebelles islamistes dans leurs fiefs des zones tribales, près de la frontière afghane.
L'insurrection des taliban pakistanais, qui a débuté en 2007 et combat désormais le gouvernement du Premier ministre Nawaz Sharif, a fait environ 40 000 morts.
Avec AFP et Reuters