Plusieurs dizaines de personnes ont été dispersées et certaines arrêtées samedi lors d’un rassemblement à Alger contre le 4e mandat brigué le président sortant, Abdelaziz Bouteflika.
Depuis qu’Abdelaziz Bouteflika a annoncé, le 22 février, qu’il serait candidat à sa propre succession, les initiatives populaires contre un quatrième mandat du président sortant se multiplient. À Alger, samedi 1er mars, plusieurs dizaines de manifestants se sont rassemblés aux abords de la faculté de la capitale pour un sit-in pacifique. Ils répondaient à un appel lancé sur la toile par un groupe d'opposants, regroupant notamment des journalistes et des militants des droits de l'Homme, selon la presse.
"Non au 4e mandat !" ou encore "15 ans barakat ! (15 ans ça suffit !)”, scandaient les manifestants qui ont également entonné l’hymne national à plusieurs reprises. Le rassemblement a très rapidement pris fin lorsque les forces de l’ordre, présentes en nombre, ont dispersé les manifestants. Plusieurs d’entre eux, parmi lesquels des journalistes, ont été arrêtés.
“Mustapha Benfodil journaliste d'"El Watan" l'un des initiateurs de l'action anti quatrième mandat et Amin Labter caricaturiste du "Soir" d'Algérie ont été les premiers à être embarqués. Des journaliste d'"Echourouk" et de la chaîne de télévision El-Djazaïra (qui prenaient part au sit-in) ont, quant à eux, tenu tête aux policiers qui ont tenté de les embarquer”, indique le quotidien francophone "El Watan".
#Alger Aujourd'hui, grâce à la 3G, le monde a pu voir en direct la police arrêter des manifestants qui leur distribuaient des fleurs
— Mélanie Matarese (@melalger) 1 Mars 2014Vidéo : arrestations lors de la manifestation à Alger (El Watan)
D’autres manifestations
Jeudi, un ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche, a appelé à faire tomber le régime du président Bouteflika "dans le calme", avec l'aide de l'armée, estimant qu'il n'était plus en mesure de diriger. Figure majeure de l'opposition, Saïd Sadi, l'ex-président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), avait pour sa part, a appelé mardi ses compatriotes à se mobiliser pour "discréditer ce scrutin, de sorte à laisser l'actuel président candidat à sa propre succession se concurrencer lui-même".
Des appels visiblement entendus par la population puisque d’autres manifestations doivent avoir lieu à travers le pays, selon "El Watan". À Paris, un rassemblement organisé devant l’ambassade d’Algérie s'est déroulé dans le calme.
it#Algérie Manifestation à Bouira pour dire "Non au 4e mandat" @AFedjkhi pic.twitter.com/m95MzuRJ7j
— El Watan 2014 (@elwatan2014) 1 Mars 2014À bientôt 77 ans, le président Bouteflika, au pouvoir depuis 1999, briguera un 4e mandant malgré des problèmes de santé qui alimentent les doutes sur sa capacité à diriger le pays. Hospitalisé durant 80 jours en France au printemps dernier après un AVC, il est resté muet depuis. Son dernier discours public en Algérie remonte à mai 2012 à Sétif, où il avait laissé entendre qu’il fallait laisser la place aux jeunes générations. La campagne présidentielle doit débuter le 23 mars et le premier tour du scrutin est prévu pour le 17 avril.
Avec AFP