Cinq syndicats et trois organisations patronales se rencontrent, vendredi, pour entamer les discussions sur les modalités d'application du pacte de responsabilité lancé par François Hollande afin de lutter contre le chômage.
C'est le début des choses sérieuses. Les représentants des cinq principaux syndicats (CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC) et ceux de trois organisations patronales (Medef, CGPME et UPA) se retrouvent, vendredi 28 février, pour le premier round de négociations autour du pacte de responsabilité. Une manière de préciser les engagements des uns et des autres dans le cadre de ce plan de lutte contre le chômage lancé par François Hollande il y a deux mois.
itLes discussions du jour doivent tourner autour des "contreparties" du patronat. Les chefs d'entreprise français vont, en effet, bénéficier d'importantes baisses de charges grâce au pacte de responsabilité. Le président français avait insisté, lors de la présentation de ce programme, sur les contreparties demandées aux patrons en terme d'embauches.
Les syndicats comptent bien rappeler au Medef les déclarations de son président, Pierre Gattaz, qui avait évoqué la création d'un million d'emplois en cinq ans grâce aux baisses des charges sociales. Mais côté patronat, le discours a changé. Lors du déplacement aux États-Unis du président François Hollande, Pierre Gattaz avait déclaré ne plus pouvoir prendre d'engagement sur d'éventuelles créations d'emplois. Cette sortie avait provoqué l'ire des syndicats et de certains ministres.
"Pipeau"
C'est donc dans une ambiance tendue que les discussions entre patronat et syndicats débutent. L'issue de la réunion reste incertaine : "il pourra sortir au mieux, une déclaration commune, ou ... rien du tout!", résume un syndicaliste interrogé par l'AFP.
itDeux syndicats, la CGT et FO, sont opposés au pacte, et ont déjà prévu de descendre dans la rue le 18 mars. "Personne ne peut obliger une entreprise à embaucher. La contrepartie c'est du pipeau", lançait jeudi sur France 5 le numéro un de FO Jean-Claude Mailly. "La CGT n'est pas favorable au pacte. C'est avant tout un nouveau cadeau sans contrepartie", affirme à l'AFP Eric Aubin, qui conduit la délégation de la CGT vendredi.
Le Premier ministre a fixé à fin mars -dans la foulée des municipales- le délai accordé aux partenaires sociaux pour rendre leur copie.
Le gouvernement entend engager au printemps sa responsabilité devant le Parlement sur le pacte. Le PS - malgré l'opposition de son aile gauche- a donné cette semaine son quitus en insistant sur la nécessité de "contreparties".
Avec AFP