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Deux jours après la destitution du président ukrainien Viktor Ianoukovitch, remplacé par Oleksandre Tourtchinov à la tête du pays, le Premier ministre russe Dmitri Medvedev a exprimé de "sérieux doutes" sur la légitimité de ce nouveau pouvoir.
En Ukraine, la légitimité des organes du pouvoir suscite "de sérieux doutes", a estimé, lundi 24 février, le Premier ministre russe, Dmitri Medvedev. Une déclaration qui fait suite à la destitution du chef d'État Viktor Ianoukovitch par le Parlement, samedi 22 février, et la nomination d'Oleksandre Tourtchinov pour assurer la présidence par intérim .
"Strictement parlant, aujourd'hui nous n'avons personne avec qui parler. La légitimité de toute une série d'organes du pouvoir là-bas suscite de sérieux doutes", a déclaré le Premier ministre russe, dont les propos ont été rapportés par les agences russes.
"Si on considère que des gens qui se baladent dans Kiev en masques noirs et avec des Kalachnikovs sont le gouvernement, alors il nous sera difficile de travailler avec un tel gouvernement", a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également fustigé l'attitude des Occidentaux face au nouveau pouvoir, jugeant que le reconnaître était une "aberration".
"Certains de nos partenaires occidentaux considèrent qu'il est légitime. Je ne sais pas quelle Constitution ils ont lue, mais il me semble que c'est une aberration de considérer comme légitime ce qui est en fait le résultat d'une révolte", a-t-il dit.
Le partenariat russo-ukrainien mis à mal
L'Union européenne, la Pologne, la France et l'Allemagne, ainsi que les États-Unis ont reconnu les décisions du Parlement ukrainien, qui a destitué l’ex-président Ianoukovitch, toujours introuvable, et élu un proche de l’opposante Timochenko à la présidence par intérim.
Les déclarations de M. Medvedev constituent la première réaction publique d'un dirigeant russe à l'arrivée au pouvoir de l'opposition.
Concernant les accords économiques signés entre l'Ukraine et la Russie, il a indiqué qu'ils seraient mis en œuvre, tout en émettant des nuances et évoquant seulement des accords "juridiquement contraignants".
"Les accords qui sont juridiquement contraignants seront exécutés. Nous ne coopérons pas avec des gens concrets, des personnalités concrètes, il s'agit de relations entre gouvernements", a-t-il déclaré.
"Nous sommes des voisins, des États proches et nous ne pouvons pas faire l'un sans l'autre", a-t-il souligné.
Évoquant l'accord sur le gaz signé en décembre et qui prévoit une forte baisse des prix du gaz vendu par Moscou à Kiev, M. Medvedev a utilisé une formule équivoque.
"Les décisions dans le domaine gazier qui ont été prises ont des délais concrets de mise en œuvre. Ce qu'il adviendra une fois que ces délais auront expiré sera à discuter avec les dirigeants des entreprises ukrainiennes et le gouvernement ukrainien, si un jour il y en a un", a-t-il averti.
Avec AFP