
Avec 15 médailles remportées à Sotchi, l'équipe de France a réussi son pari. Les disparités sont toutefois très grandes entre les disciplines. Alors que les sports de neige ont collectionné les récompenses, ceux de glace sont repartis bredouilles.
L'équipe de France olympique est reparti de Sotchi avec le sourire. En ramenant 15 médailles dans ses valises (4 en or, 4 en argent et 7 en bronze) et en terminant au 10e rang des nations, le camp tricolore a rempli ses objectifs. "Au début des Jeux, on avait indiqué qu'on souhaiter dépasser le score de Vancouver (en 2010), soit 12 médailles, dont deux en or, qui nous avait valu le 12e rang mondial. On l'a bien dépassé, ce qui veut dire qu'on a un beau bilan, qui nous vaut d'avoir gagné deux places au classement des nations", a ainsi commenté à l'issue de ses Jeux Olympiques Denis Masseglia, le président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF).
Un record en trompe l'oeil
Cette belle performance est toutefois à relativiser au regard du nombre croissant d'épreuves aux JO d'hiver. Si l'on s'en tient au ratio de médailles, les Bleus sont bien loin de la performance de Grenoble en 1968. À cette époque, il n'y avait que 35 compétitions au programme contre 98 à Sotchi. Et les Français avaient alors gagné 9 médailles, soit un ratio de 0,25 (9/35), contre un ratio de 0,153 (15/98) pour les JO 2014. Plus récemment, la plus belle performance avait été réussie également à domicile, à Albertville en 1992, avec 9 médailles pour 57 épreuves (0,157).
La moisson de médailles de Sotchi cache aussi de grandes disparités selon les disciplines. Les sports récemment entrés au programme olympique ont permis aux Français de se distinguer. Le skicross a glané à lui seul trois médailles avec un triplé tricolore inédit chez les hommes. Jean-Frédéric Chapuis, Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol ont remporté respectivement l'or, l'argent et le bronze. Le snowboardcross (1 médaille de bronze), le ski half-pipe (1 argent, 1 bronze) et le saut à ski féminin (1 bronze) ont aussi participé à ce bon rendement.
Les sports de glace patinent
Alors que les sports de neige ont réalisé une belle razzia, ceux de glace ont obtenu en revanche un zéro pointé. En patinage artistique, la meilleure performance a été réalisée par Nathalie Péchalat et Fabian Bourzat qui ont terminé leur carrière sur une rageante quatrième place. Au niveau individuel, Mae-Bérénice Meité a pris le 10e rang, tandis que Brian Joubert (13e) et Florent Amodio (18e) n'ont pas su convaincre les juges. Les Bleus se sont également montrés inexistants en patinage de vitesse ou encore en luge et bobsleigh.
Les Françaises n'ont pas été particulièrement à la fête durant ces JO. Sur 15 médailles, elles n'en ont remportés que trois (Chloé Trespeuch en snowboardcross, Coline Mattel en saut à ski et Marie Martinod en ski halfpipe). Les Bleues ont été fragilisées par l'absence de deux de leurs championnes, les skieuses Tessa Worley et Marion Rolland, blessées avant la compétition. En biathlon, l'équipe féminine est aussi repartie sans aucune récompense, alors qu'elle avait récolté trois médailles à Vancouver. Les Français Marie Dorin et Marie-Laure Brunet sont tombées en Russie dans les profondeurs du classement.
Cette discipline a en revanche été plus prolifique du côté des garçons avec quatre médailles (2 or, 1 argent, 1 bronze) dont trois remportées par Martin Fourcade. Grâce à cette performance, ce dernier est entré dans le club des sportifs français les plus titrés. Il a même failli égaler le record de trois titres gagnées en une seule olympiade par Jean-Claude Killy en 1968, mais il a dû se contenter de la médaille d'argent dans l'épreuve de la mass-start. Malgré cette petite déception, le Pyrénéen restera en tout cas dans l'histoire de l'olympisme français comme l'athlète de ces JO de Sotchi.
Avec dépêches AFP