Matteo Renzi, chef du Parti démocrate (centre-gauche), a prêté serment samedi. Le Premier ministre italien a formé un nouveau gouvernement, composé pour moitié de femmes, dont il souhaite qu'il "redonne l'espoir" aux Italiens.
Sa "montée" au Quirinal, la colline romaine où se trouve la présidence de la République italienne, lundi 17 février, n'était donc pas vaine. Matteo Renzi, le chef du Parti démocrate (PD) a prêté serment, samedi 22 février. Il est donc officiellement devenu le nouveau président du Conseil italien.
Assurant sentir une grande "responsabilité" en raison de la "délicatesse" de la situation, Matteo Renzi a affirmé qu'il fera "tout son possible pour mériter la confiance des millions d'Italiennes et d'Italiens, qui attendent des réponses concrètes de la part de ce gouvernement". "La tâche est difficile mais nous sommes l'Italie, nous y arriverons. Notre engagement : rester nous-mêmes, des gens libres et simples", a tweeté Matteo Renzi avant la cérémonie.
Âgé de 39 ans, il devient le plus jeune chef de gouvernement de l'Union européenne. Après sa nomination, il a lu la liste de ses 16 ministres, en se disant fier d'y compter 50 % de femmes "pour la première fois dans l'histoire de l'Italie".
Pour les postes-clé, Matteo Renzi a nommé Pier Carlo Padoan à l'Économie et aux Finances, tandis qu'Angelino Alfano, chef du Nouveau centre droit (NCD) dont les sénateurs sont essentiels pour la survie du gouvernement, s'est vu confirmé au poste de ministre de l'Intérieur. Matteo Renzi s'appuiera sur la même majorité gauche-droite que son prédécesseur, Enrico Letta.
Le nouveau Premier ministre a rappelé qu'il comptait d'abord s'attaquer aux réformes, comme celle du mode de scrutin électoral et l'abolition du Sénat. Mais tout de suite après, il s'attèlera au problème de l'emploi.
Froideur d'Enrico Letta
À l'issue de la cérémonie, Matteo Renzi s'est rendu au siège du gouvernement pour le passage de consigne avec son prédécesseur Enrico Letta, une formalité achevée en 20 secondes avec une froideur inhabituelle de la part du Premier ministre évincé, ont constaté les journalistes.
La presse italienne reste méfiante. "C'est un gouvernement Renzi, et rien d'autre. Beaucoup de nouveaux, peu de personnalités. Beaucoup de femmes, de jeunes (...) un exécutif fait pour un chef", résume Ezio Mauro, directeur du journal "Repubblica". Mais, ajoute-t-il, "Renzi semble ramener toute la couverture à lui, sur son énergie politique", ce qui l'expose "comme jamais".
Pour Antonio Polito du "Corriere della Sera", "ce nouveau gouvernement est la photographie de la recherche avide de nouveauté du Premier ministre". Mais il fait face à des "limites" : avec un "Parlement sans (vraie, NDLR) majorité électorale", Matteo Renzi, comme son prédécesseur, sera contraint de s'appuyer sur une coalition gauche-droite pour gouverner face à une "Europe qui nous regarde encore de travers".
Hollande félicite Renzi
Le président français François Hollande a téléphoné le jour-même au nouveau chef du gouvernement italien pour le féliciter. Il l'a invité "à se rendre à Paris dès que possible", a annoncé l'Élysée dans un communiqué.
" Ils sont convenus de poursuivre l'approfondissement de la coopération étroite et confiante entre la France et l'Italie et d'agir ensemble pour une Europe de croissance et d'emplois", poursuit le communiqué.
Avec AFP