La rencontre prévue jeudi au siège de la présidence entre Viktor Ianoukovitch et les chefs de la diplomatie française, allemande et polonaise a bien eu lieu, malgré les violents affrontements autour du palais présidentiel.
Après la recrudescence des violences en Ukraine, le ministre français des Affaires étrangères ainsi que ses homologues allemand et polonais se sont rendus à Kiev, jeudi 20 février, où ils se sont entretenus avec le président Ianoukovitch, contrairement aux informations selon lesquelles la rencontre avait été annulée pour raison de sécurité .
Les trois diplomates doivent ensuite partir pour Bruxelles rendre compte devant les ministres des Affaires étrangères de l'UE lors d'une réunion extraordinaire. Après deux jours de violences qui ont fait 28 morts, le président Ianoukovitch avait annoncé, sous la menace de sanctions, une trêve ce jeudi dans la capitale ukrainienne.
Les Russes veulent mettre la pression sur l'opposition
Ce ballet diplomatique fait suite à un flot de déclarations, mercredi. Paris et Berlin ont notamment condamné des "actes inqualifiables, inadmissibles, intolérables" en Ukraine, assurant que leurs auteurs seraient "sanctionnés".
Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a, de son côté, demandé au gouvernement ukrainien de "renoncer à user d'une force excessive" contre les manifestants et de respecter "les exigences et les aspirations de la population".
Des attitudes qualifiées de déplacées et inopportunes par l'ambassadeur russe auprès de l'UE, Vladimir Tchijov. Moscou, en effet, plaide auprès de Bruxelles pour que la pression soit mise plutôt sur l’opposition afin qu’elle "coopère avec les autorités". Le vice-Premier ministre russe, Dmitri Rogozine, sera également à Kiev jeudi.
Les Américains sanctionnent des hauts responsables
Emboîtant le pas aux dirigeants européens, les États-Unis ont interdit de visas quelque 20 hauts cadres officiels ukrainiens qu'ils accusent d'être responsables de la répression meurtrière des manifestations.
L'Otan a de son côté averti l'Ukraine d'une remise en cause possible de sa coopération avec ce pays si l'armée intervenait contre les manifestants de l'opposition.
Mercredi soir, pourtant, le président Ianoukovitch a fait un pied de nez à ces appels, en remplaçant le chef d'État-major des armées, hostile à l'utilisation des soldats contre les opposants.
Avec AFP