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Matteo Renzi, le "démolisseur" qui a fait chuter le gouvernement italien

Pressenti pour prendre la succession de son rival Enricco Letta à la tête de l’exécutif italien, le jeune maire de Florence et leader de la gauche, a longtemps promis de "dépoussiérer" son parti.

Ses modèles sont Tony Blair et Barack Obama. Matteo Renzi, leader de la gauche en Italie, est pressenti pour prendre la tête de la coalition gauche-droite après la démission officielle de l’actuel chef du gouvernement Enrico Letta, vendredi 14 février.

Depuis son arrivée à la tête du PD (Parti démocrate) en décembre dernier et surtout depuis qu'il avait conclu un accord à la mi-janvier pour une nouvelle loi électorale avec Silvio Berlusconi, Matteo Renzi piaffait d'impatience de voir la chute d’Enrico Letta. Il a ainsi multiplié les attaques contre l'exécutif, lui reprochant lenteur et manque de détermination, malgré un pacte noué entre les deux hommes pour une poursuite de l'action du gouvernement Letta jusqu'à au moins la fin 2014.

Le jeune dirigeant de la première formation de gauche du pays et premier parti de la majorité, a cependant rendu hommage à Enrico Letta "pour l'important travail accompli" et s'est défendu de vouloir "faire le procès" de son prédécesseur.

Florence, son premier combat politique

En décembre dernier, ce brillant orateur de 39 ans avait largement remporté la primaire pour diriger le Parti démocrate avec 68 % des voix. À l’issue d’un scrutin qui avait rassemblé 3 millions d'électeurs, il devançait l’ancien communiste Gianni Cuperlo et le député de Lombardie Pippo Civati.

Cet amateur de marathon et de promenade à bicyclette a commencé à militer à l’âge de 19 ans au sein de la Margherita, parti chrétien-démocrate. Diplômé en droit, il a mené son premier grand combat politique à Florence, dont il a été élu maire en 2009.

Avec son physique de gendre idéal et son style décontracté - il se promène manches de chemises retroussées comme Barack Obama et ose la veste en cuir -, ce grand brun à l’accent toscan, très présent dans les médias séduit les électeurs. Lors d'un sondage effectué il y a trois semaines à peine, 54% des Italiens disaient avoir un avis favorable sur le jeune leader politique.

Son modèle : Tony Blair

Son principal atout, fait-il savoir, est de ne pas être un membre de l’appareil du PD, une formation créée il y a six ans avec l’union des anciens communistes et des démocrates-chrétiens de centre-gauche. Certains le comparent volontiers au Britannique Tony Blair, qui a refondé le Parti travailliste en "New Labour" à la fin des années 1990.

Son style direct et pugnace lui vaut le surnom de "Rottamatore" ("le démolisseur"). Son objectif : "dépoussiérer" son parti. Son programme politique est quant à lui encore flou. Se tenant à distance du milieu syndical, il prône une baisse des impôts, une réforme du système électoral et une refonte du code du travail. Si la vieille garde de la gauche se méfie de ses idées et de son ton jugé populiste, Matteo Renzi pourrait bien séduire les électeurs du centre-droit. Une capacité de rassemblement qui en effraie certains.

Après la démission d’Enrico Letta, le président Giorgio Napolitano devrait procéder à des consultations des différents partis. Matteo Renzi devrait sans surprise sortir du chapeau et former un nouveau gouvernement. Les centristes de Choix civique ont déjà dit vouloir être du voyage. Tout comme les anciens proches de Silvio Berlusconi restés au gouvernement derrière la bannière du Nouveau centre droit d'Angelino Alfano.

Une fois l'exécutif constitué, Matteo Renzi devra se présenter devant le Parlement, pour un vote de confiance.

Avec AFP et Reuters

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